Alimentation : L’utilisation du dioxyde de titane (E171) interdite dès janvier 2020

Chewing gum, l'un des produits alimentaires contenant le dioxyde de titane

Les Ministères de la Transition écologique et de l’Economie ont conjointement annoncé ce mercredi 16 avril, l’interdiction de l’utilisation du dioxyde de titane ou E171, dès janvier 2020. Ce produit est utilisé comme colorant blanchisseur dans de nombreuses denrées alimentaires, les cosmétiques et les médicaments.

L’arrêté enfin pris par le Ministère de l’Economie

Le dioxyde de titane, aussi appelé E171, va être interdit en France à partir janvier 2020 dans les denrées alimentaires. C’est qu’ont annoncé, ce mercredi, les Ministères de la Transition écologique et de l’Économie. « Un arrêté suspendant la mise sur le marché des denrées alimentaires contenant l’additif E171 (qui désigne le dioxyde de titane sur les emballages) à partir du 1er janvier 2020 a été signé et sera publié dans les meilleurs délais », a indiqué le communiqué des deux Ministères.

Cette décision est prise deux jours après la publication d’un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Celle-ci a indiqué lundi qu’elle n’avait pu lever les incertitudes sur l’innocuité du dioxyde de titane, cette substance utilisée principalement comme colorant blanchisseur dans les cosmétiques, les médicaments et les denrées alimentaires.

Plusieurs associations de défense de consommateurs et de l’environnement font part, depuis des mois, de leurs inquiétudes au sujet du dioxyde de titane. Elles soulèvent la probabilité que cet additif contienne des nanoparticules, d’une taille inférieure à 100 nanomètres. Une telle caractéristique rendrait aisée leur pénétration dans l’organisme.

L’avis prudent de l’Anses

C’est pour dissiper ces doutes que l’Anses a analysé, en 2017, près de 25 nouvelles études sur la toxicité présumée du dioxyde de titane par voie orale. Dans son avis sur cette étude, l’Anses relève « le manque de données scientifiques » fiables. Elle conclut donc « qu’elle ne dispose pas d’éléments nouveaux permettant de lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E171 ». En outre, l’Agence estime ne pas être en capacité de « confirmer ou d’infirmer le potentiel » cancérogène imputée à la substance. « Dans l’attente d’une meilleure caractérisation du danger et des risques du E171, elle réitère ses recommandations générales sur les nanomatériaux visant notamment à limiter l’exposition des travailleurs, des consommateurs et de l’environnement, en favorisant des alternatives sûres et équivalentes en termes d’efficacité ».

C’est dans ce contexte, le Ministère de la Transition écologique a annoncé la suspension de l’utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires d’ici à la fin 2018. Cette disposition a été reprise dans la loi alimentation promulguée en novembre, mais elle avait besoin d’un arrêté du Ministère de l’Économie pour rentrer en application. C’était sans compter avec Bruno Le Maire qui a traîné les pas. Il a fallu la pression des ONG pour le décider.

Les cosmétiques et médicaments pas concernés

Maintenant que la suspension a été adoptée (et il ne s’agit que de suspension), il va falloir notifier l’arrêté à l’Union européenne, seule instance habiliter à prononcer l’interdiction de l’utilisation de l’E171.

Il faut noter que cette suspension ne concerne que les denrées alimentaires. Le dioxyde de titane est toujours autorisé pour les cosmétiques (notamment les dentifrices) et les médicaments.

 

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