Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a indiqué qu’il était prêt à user de toute la flexibilité permise par son mandat pour faire converger l’inflation vers l’objectif fixé. Cette annonce a déclenché la plus forte baisse quotidienne des rendements longs au sein de la zone euro depuis un an. Les investisseurs estiment qu’une baisse du taux de dépôt était de nouveau à l’ordre du jour.
Un long combat attend Mario Draghi
La BCE est prête à lancer une nouvelle phase d’assouplissement monétaire si l’inflation ne converge pas vers son objectif, a déclaré mardi Mario Draghi, son président. Conséquence : coup d’arrêt des rendements longs qui enregistrent leur plus forte baisse quotidienne depuis un an. Les investisseurs ayant jugé qu’une baisse du taux de dépôt, voire une reprise des achats massifs d’actifs, était de nouveau à l’ordre du jour.
Cette annonce inattendue ne devrait pas suffire à convaincre les investisseurs que la zone euro peut échapper à une japonisation de son économie. Leurs doutes ne cessent de croître sur la capacité de la BCE à atteindre son objectif d’une hausse des prix proche de 2% sur un an. Les marchés s’attendent donc à ce que l’institution bancaire mène un long combat pour ranimer l’inflation.
Une baisse de dix points de base du taux de dépôt en 2019 et 2020
Justin Onuekwusi, gérant chez Legal & General Investment Management, affirme qu’effectivement « nous pouvons voir que Draghi essaye d’éviter la perspective de la déflation » et qu’il fait « tout ce qu’il faudra » pour éviter une baisse des prix, mais que la tâche sera difficile. Quant à Benjamin Schroeder, responsable de stratégies taux chez ING, il se veut plus optimiste en soulignant que « La hausse du point mort d’inflation implicite à cinq ans dans cinq ans est un signe que la BCE regagne une certaine crédibilité dans l’atteinte de ses objectifs mais il faudra que les actes suivent ».
Désormais, une baisse de dix points de base du taux de dépôt de la BCE d’ici octobre est largement possible et une autre devrait intervenir en 2020.
La BCE n’est pas seule à être confrontée à une inflation faible et à la dégradation des rendements. Aux Etats-Unis, les anticipations de marché de l’inflation à cinq ans dans cinq ans sont également orientées à la baisse, passant sous le seuil de 2%, au plus bas depuis 2016.
Le problème pour les banques centrales provient en partie de changements structurels qui freinent la hausse des prix. Ce sont notamment le vieillissement de la population et le commerce mondial de pays à bas coûts de main d’œuvre.
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