Ouverture d’un compte bancaire : bientôt un simple selfie pourrait suffire

Une personne prenant un selfie

 

Alors qu’aujourd’hui en France l’ouverture d’un compte bancaire nécessite plusieurs documents administratifs, les pouvoirs publics envisagent d’assouplir la procédure. Ils pourraient bientôt autoriser le recours à un simple selfie ou à l’appel vidéo pour justifier son identité, comme cela se fait déjà en Allemagne et en Grande Bretagne.

N26 et Revolut ont recours à cette technologie

La France est un pays connu pour sa lourdeur administrative, surtout dans le domaine bancaire. Pour ouvrir un compte aujourd’hui, il faut nécessairement disposer d’une pièce d’identité, d’une quittance de loyer ou d’une facture d’électricité ainsi qu’une signature manuscrite. Avec ce bagage minimum de documents, la procédure prend au moins 24 heures, selon les Échos, qui cite un banquier français. La situation est d’autant plus déplorable qu’au Royaume-Uni et en Allemagne, les clients peuvent ouvre un compte bancaire avec un simple selfie ou une vidéo dans laquelle ils montrent une pièce d’identité.

Les néobanques étrangères comme N26 (Allemagne) et Revolut (Grande-Bretagne) ont recours à ce genre de technologies pour vérifier l’identité du nouveau client. Il suffit simplement d’envoyer un selfie dynamique en 3D qui permettra d’identifier le consommateur grâce à la biométrie faciale. Cette étape s’accompagne d’un court rendez-vous par visioconférence (une dizaine de minutes) avec un conseiller de la banque.

Vers une évolution de la législation bancaire en France

Les banques françaises ontdemandé un assouplissement de la réglementation. Elles se plaignent de subir la concurrence déloyale de ces acteurs étrangers autorisés à exercer en France, mais appliquant les procédures moins strictes de leur pays d’origine.

Selon Les Echos, la direction générale du Trésor a pris en compte la demande. Elle travaillerait sur une évolution de la législation bancaire, dans le cadre de la transposition en France de la cinquième directive sur la lutte antiblanchiment, qui sera achevée le 10 janvier 2020. L’objectif est d’aligner le secteur bancaire français sur certaines réglementations européennes, autorisant le recours au selfie ou à la vidéo pour ouvrir un compte bancaire à distance. Un groupe de travail réunissant les banques et les fournisseurs de technologies de reconnaissance à distance, ainsi que l’Autorité des marchés financiers et l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), a déjà rendu ses conclusions. Il propose notamment de supprimer l’exigence d’un justificatif de domicile pour l’ouverture d’un compte. Le groupe de travail explique que les technologies de reconnaissance à distance actuelles sont assez précises pour garantir une protection contre la fraude.

La Société Générale, première banque française a testé un dispositif similaire

En France, la Société Générale propose déjà d’ouvrir un compte bancaire grâce à la biométrie faciale. Elle se sert de la technologie d’Idemia, un algorithme qui compare les pièces justificatives envoyées avec le selfie, permettant d’établir qu’il s’agit bien de la même personne. Le procédé a reçu l’aval de la CNIL et doit bien sûr respecter les règles de la protection des données personnelles. Ainsi, les photographies, les pièces d’identité et les données biométriques sont supprimées automatiquement des serveurs du prestataire, une fois que les documents vérifiés par la Société Générale.

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