Banque de France : la monnaie ne peut pas être privée, estime Villeroy

Une pièce de Bitcoin, la monnaie numérique la plus utilisée au monde.

 

François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a déclaré sur radio France Inter, le samedi 25 janvier, que « la monnaie ne peut pas être privée » et que « l’argent est un bien public de souveraineté ». Il se défend d’attaquer le Libra de Facebook, mais souligne la nécessité de suivre l’évolution des technologies et de répondre au besoin de certaines banques en monnaie numérique.

Interrogé sur radio France Inter samedi sur la possibilité que les sociétés privées émettent la monnaie numérique, Villeroy a déclaré que « la monnaie ne peut pas être privée, l’argent est un bien public de souveraineté ». Le gouverneur de la Banque de France a ajouté que les banques centrales envisageaient des expériences avec la monnaie digitale et que la question serait étudiée par les banques centrales de l’Eurosystème de la zone euro.

La dématérialisation de la monnaie s’impose aux banques

François Villeroy de Galhau a par ailleurs rappelé son attachement au projet européen de création de monnaie numérique, l’e-Euro. Pour lui, les propositions de création de cryptomonnaie par les banques centrales ne visent pas à torpiller le plan de Facebook avec son Libra. Elles répondent plutôt à une technologie en évolution rapide et au besoin de certaines banques en monnaie numérique. Dans plusieurs pays de la zone euro, tout particulièrement dans le Nord de l’Europe (comme en Suède), l’utilisation des billets de banque diminue progressivement.

Villeroy a souligné aussi que les particuliers pouvaient également commencer à vouloir une alternative à l’argent (physique). « Ils se posent la question de savoir si demain il ne faut pas donner le droit au citoyen à une monnaie digitale qui n’est plus un billet physique mais qui a la même qualité c’est à dire la sécurité de la Banque de France et de la Banque centrale européenne », a-t-il déclaré.

Avant l’e-Euro, la monnaie numérique française ?

Avant l’e-Euro, la Banque de France pourrait lancer une monnaie digitale française dès le premier trimestre 2020. Ce qui aurait l’avantage de hâter l’initiative européenne et prendre de l’avance sur Facebook.

Cette monnaie digitale de banque centrale (MDBC) sera d’abord réservée aux transactions interbancaires et aux « grands comptes ». Si, par exemple, une grande entreprise souhaite emprunter de fortes sommes d’argent, elle pourra avoir recours à des MDBC qui devraient, en toute logique, être adossés à l’euro.

Christine Lagarde, la nouvelle directrice de la BCE, a d’ailleurs déjà manifesté son intérêt pour l’e-Euro lors de son audition par la Parlement européen, en septembre 2019.

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