Pétrole : chute de tensions sur le marché due au coronavirus

Une plateforme pétrolière à Kalinngrad, en Russie.

 

L’épidémie de coronavirus a provoqué une grosse chute de tension sur les marchés du pétrole en proie à leur pire mois depuis mai 2019 à New York, et novembre 2018 à Londres. Les deux barils de référence, le WTI coté à New York et le Brent coté à Londres, ont subi une forte baisse depuis le début de l’année : respectivement 16% et 12%.

Déjà plus mortel que l’épidémie du Sras

Apparue en décembre à Wuhan, au centre de la Chine, l’épidémie de coronavirus s’est largement propagée dans le pays et a contraint les autorités à prendre des mesures drastiques, susceptibles de ralentir son économie, la deuxième au monde. La situation risque même de s’aggraver. Avec plus 300 morts, le bilan du coronavirus a déjà dépassé le nombre de cas lors de l’épidémie du Sras. La croissance chinoise avait alors reculé de 2% aux premier et second trimestres 2003.

Le coronavirus impact fortement les marchés pétroliers en proie à leur pire mois depuis mai 2019 à New York, et novembre 2018 à Londres. Une situation qui pourrait bouleverser le calendrier du cartel de l’or noir. Les deux barils de référence, le WTI coté à New York et le Brent coté à Londres, ont subi une baisse de respectivement 16% et 12% depuis le début de l’année. Les cours avaient pourtant encore bondi il y a quelques semaines au pic des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis.

Près de 2 millions de barils par jour en moins entre le 15 et le 22 janvier

« Les prix du pétrole ont été extrêmement vulnérables à l’épidémie » du nouveau coronavirus, remarque Craig Erlam, analyste du courtier en ligne Oanda. Plus elle « se propage, plus l’impact économique potentiel et l’impact sur la consommation de pétrole sont importants », ajoute-t-il.

Sur la période du 15 au 22 janvier, les importations chinoises de pétrole ont plongé de près de 2 millions de barils par jour par rapport à la moyenne de janvier 2019, et de 3 millions de barils par jour par rapport au début de l’année 2020.

Une réunion précipitée de l’Opep envoie un mauvais signal

L’Opep avait décidé en décembre d’une « réunion extraordinaire » début mars, alors que le cartel a plutôt l’habitude de se retrouver tous les 6 mois. Avancer la réunion à la fin février pourrait avoir l’effet inverse qu’escompté et envoyer un signal de « panique » au marché, estime Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

Si une baisse supplémentaire de la limitation volontaire de production, ou au moins une prolongation de celle-ci après mars, reste la principale arme du cartel pour soutenir les cours, elle pourrait ne pas obtenir l’accord de ses membres ni celui de son principal allié, la Russie.

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