Automobile : Renault en très grande difficulté

Renault doit présenter vendredi 29 mai un plan drastique d'économies de deux milliards d'euros sur trois ans après avoir accusé l'an dernier sa première perte nette en dix ans.

 

La situation de Renault inquiète jusqu’au sommet de l’État français, son premier actionnaire. Vendredi 22 mai, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a indiqué dans des interviews au Figaro et à Europe que le constructeur automobile « joue sa survie » et « peut disparaître ».

Des fermetures d’usine annoncées

La pandémie du coronavirus a provoqué de lourdes conséquences pour le secteur automobile mondial. En France, Renault est en très grande difficulté et cette situation inquiète l’Etat, premier actionnaire du groupe avec 15 % de son capital. Vendredi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a laissé entendre dans des interviews au Figaro et à Europe que le fleuron de l’industrie automobile de l’Hexagone pourrait disparaître. « Sur la gravité de la crise, comme sur la situation des entreprises, je continuerai de tenir un discours de vérité : Renault joue sa survie », répond-il alors qu’on lui demande s’il peut accepter que des entreprises soutenues par l’Etat ferment des sites en France, comme Renault l’envisage. « Renault peut disparaître, les grands constructeurs industriels peuvent disparaître, il faut être lucide », prévient Bruno Le Maire.

Renault doit présenter vendredi 29 mai un plan drastique d’économies de deux milliards d’euros sur trois ans après avoir accusé l’an dernier sa première perte nette en dix ans. Ce plan pourrait comprendre la fermeture de trois usines de taille moyenne en France (la Fonderie de Bretagne et celles de Dieppe et Choisy-le-Roi), ainsi qu’une reconversion de l’installation industrielle emblématique de Flins (Yvelines). Renault a vu ses usines et son réseau commercial paralysés par la crise sanitaire et les confinements décidés notamment en Europe, qui ont fait chuter le marché du neuf de 76,3 % en avril sur le continent. Le groupe était déjà fragilisé avant cet épisode, ayant subi en 2019 sa première perte nette en dix ans.

Un plan de soutien conditionné de l’Etat

L’Etat français a accepté de voler au secours de Renault en garantissant un prêt bancaire d’environ 5 milliards d’euros, qui a été approuvé par l’Union européenne. Mais il faut encore qu’il soit validé par M. Le Maire et un décret publié au Journal officiel. « Le groupe a demandé un prêt garanti par l’État de 5 milliards d’euros. Ce prêt, je ne l’ai pas encore signé », rappelle Bruno Le Maire. Puis de préciser : « Nous poursuivons nos discussions dans le cadre du plan de soutien à l’industrie automobile. Nous demandons aux constructeurs de prendre des engagements dans trois directions : le véhicule électrique, le respect de leurs sous-traitants et la localisation en France de leurs activités technologiquement les plus avancées ».  Bruno Le Maire ajoute : « Toutes les aides que nous apportons aux entreprises doivent être orientées dans ces deux directions: la décarbonation de l’économie française et l’amélioration de sa compétitivité ».

Il faut conserver les emplois

Une autre condition, toute aussi importante, est que Renault s’engage à préserver le plus grand nombre d’emplois. C’est pourquoi, « l’usine de Flins ne doit pas fermer, C’est la position du gouvernement et de l’Etat actionnaire », souligne le ministre de l’Economie.

Emmanuel Macron annoncera la semaine prochaine le plan de soutien pour le secteur automobile.

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.