L’aciérie d’Ascoval voit enfin le bout du tunnel. Bercy a validé ce vendredi sa reprise – en commun avec l’usine de rails d’Hayange – par le britannique Liberty Steel.
L’aciérie d’Ascoval semble enfin sortie de la crise, après des années d’incertitudes et de rebondissements douloureux. En effet, Bercy a validé ce vendredi sa reprise avec l’usine de rails d’Hayange par un groupe britannique, Liberty Steel. Ce dernier fait partie de GFG Alliance, un géant de l’acier, de l’aluminium et de l’énergie. Ce feu vert de Bercy intervient après une décision favorable, fin juillet 2020, du tribunal de grande instance de Strasbourg.
Le plan industriel prévoit la création d’un nouveau géant européen de l’acier pour le marché ferroviaire. Liberty Steel investira 65 millions d’euros sur les deux sites français. Ce nouvel acteur fournira les entreprises européennes en « rails verts », présentés dans un communiqué comme « plus écologiques et moins émetteurs de carbone, car utilisant des fours électriques et le recyclage des ferrailles et rails ». SNCF Réseau devrait par exemple recevoir 140 000 tonnes de produits à partir de septembre 2020.
Des emplois sauvés et de nouveaux débouchés
Cette reprise groupée permettra de sauvegarder près de 700 emplois, dont 430 pour l’usine d’Hayange (Moselle) et 270 pour Ascoval à Saint-Saulve (Nord). Bercy ajoute qu’elle va permettre à Ascoval de bénéficier de « débouchés stables » devant l’amener à « retrouver un équilibre économique ». Mais également de sécuriser « les approvisionnements en matière première » du site de Hayange, « qui dépendait jusqu’ici principalement d’un site situé hors de l’Union Européenne ».
Du côté des syndicats, on manifeste aussi de la satisfaction. « C’est une très bonne nouvelle », s’est réjoui auprès de l’AFP Nacim Bardi, délégué CGT à Ascoval. « Maintenant, c’est à nous de jouer, c’est à nous de repartir du bon pied, il faudra satisfaire nos clients », a-t-il poursuivi, précisant que les syndicats surveilleront les conditions de travail.
« Ce n’est pas normal de faire sans nous »
Son de cloche un peu différent au sein d’un autre syndicat dans le second site. « On est en colère et déçus, on n’a pas été consultés avant la décision finale », a déploré Djamal Hamdani, représentant CFDT à France Rail Industry, nom de l’usine de Hayange. « Ce n’est pas normal de faire sans nous, on n’a pas pu donner nos doléances à Liberty sur les investissements », a-t-il insisté.
Cette reprise marque en tout cas la fin de plusieurs années d’incertitudes pour Ascoval, qui était menacé de fermeture par la faillite de son principal actionnaire. Plusieurs repreneurs avaient frappé à la porte, mais tous avaient échoué jusqu’ici.
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