L’économie du vaccin à plein régime

L’Union européenne menace de durcir les exportations de vaccins hors de ses territoires. Et pour cause, elle s’est brutalement rendu compte de sa situation vaccinale peu flatteuse en comparaison de nombreux pays, dont le Royaume-Uni notamment.

Certains le redoutaient, d’autres espéraient que l’urgence sanitaire prévaudrait sur toutes les manœuvres économiques. Et pourtant, nous y sommes. La guerre est en cours autour du vaccin anti-Covid et bien malin qui pourrait prédire de quoi cela adviendrait à la fin de la crise sanitaire. L’UE a en effet décidé de renforcer les conditions d’exportation des précieuses doses hors de ses frontières. Motif : une campagne de vaccination à tâtons alors qu’une troisième vague de la pandémie se profile à l’horizon dans plusieurs pays. Au-delà de cet aspect, la Commission européenne s’est rendu compte de la non-viabilité de sa stratégie en matière de sécurisation des différents vaccins produits sur son territoire.

Ainsi, aucune dose de vaccin produit par des laboratoires au Royaume-Uni n’a été reçue par l’Union européenne entre décembre 2020 et ce mois de mars 2021. Inversement, Londres a réceptionné au moins 21 millions de doses produites sur le sol européen. Plus largement, 77 millions de vaccins ont été exportés de l’UE vers 33 destinations différentes à travers le monde.

Cette disparité agace les Européens décidés à changer de fusil d’épaule. D’autant plus les doses promises par le laboratoire AstraZeneca sont toujours attendues. La firme anglo-suédoise n’ayant pu pour l’heure, livrer à l’UE, que 19 des 130 millions de doses contenues dans le cahier de charges. Or, le mécontentement sourd au niveau local chez chacun des 27 pays.

Plusieurs exigences à satisfaire

Afin de s’assurer que sa population bénéficie vraiment des vaccins, l’Union européenne a décidé d’en verrouiller la sortie hors de son territoire. Dans sa ligne de mire, figurent notamment les pays profitant des doses produites sur le sol européen alors que des laboratoires en produisent bien chez eux. Cette stratégie encore à l’étude, mais qu’une majorité de pays défend d’ores et déjà prévoit notamment de passer au peigne fin la situation de chaque pays acquéreur de vaccins au sein de l’UE. Ainsi, l’Europe décidera ou non d’accéder à cette demande selon que le pays en question gère mieux la pandémie ou pas. Si des vaccins sont produits sur son territoire, sa politique d’exportation dans l’UE sera examinée.

Le Royaume-Uni principalement visé par ce durcissement annoncé a déjà mis en garde l’Europe contre une mesure arbitraire.

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