Les affaires de Bolloré menacées à l’ONU ?

Plusieurs organisations de la société civile à travers le monde appellent l’ONU à rompre sa collaboration avec le groupe du milliardaire breton accusé de fouler au pied les principes onusiens.

Les agissements de Bolloré hors de la France suscitent de plus en plus de réprobations. L’industriel français aux méthodes souvent agressives provoque l’ire de nombreuses organisations de la société civile à travers le monde. Ces dernières, une quarantaine environ, s’en sont plaintes dans une lettre ouverte adressée à l’ONU le 25 avril. Leurs accusations se concentrent majoritairement sur Socfin, société agro-industrielle spécialisée dans le caoutchouc entre autres et appartenant à Bolloré à hauteur de 38,75%. La firme basée au Luxembourg est notamment accusée de privilégier la logique économique au détriment du respect des droits humains et de la planète à travers l’accaparement et l’exploitation des terres.

Haro sur Socfin !

Cela fait en effet plusieurs années que Socfin concentre les critiques un peu partout dans le monde. En Côte d’Ivoire à travers la Socalpalm, au Sierre Léone, au Cambodge, la société dirigée par le Belge Hubert Fabri est tantôt accusée de nuire à l’environnement, tantôt pointée du doigt pour les conditions de travail exécrables proposées aux communautés locales la plupart du temps démunies face à la machine de son partenaire Bolloré. Quand celui-ci ne s’abrite pas derrière sa participation minoritaire au sein du groupe pour fuir ses responsabilités.

Rompre la logique du « business as usual »

Les griefs portés contre Vincent Bolloré par les plaignants concernent également ses activités de gestion des ports en Afrique à travers Bolloré Africa Logistics. Cette filiale du groupe présente dans plus de 40 pays sur le continent est un mastodonte de plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. Mais comme toutes les entreprises de l’homme d’affaires, les critiques ne manquent pas à son égard. Elle est notamment poursuivie au Togo pour avoir profité des activités de conseil politique du groupe Havas, une autre filiale de Bolloré, à l’endroit du président Faure Éyadéma, pour obtenir la gestion du port du pays.

C’est pour tout cela que les ONG interpellent l’ONU dont les contrats avec Bolloré se chiffrent à 50 millions de dollars minimum chaque année, à rompre les liens avec l’homme d’affaires français. Elles estiment en effet que la logique du « business as usual » (les affaires comme d’habitude) ne peut plus perdurer à l’aune de la pandémie du Covid-19.

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