ARM-Nvidia, un mariage difficile à sceller

Le rachat du spécialiste des puces électroniques par celui des cartes graphiques pourrait ne jamais se conclure. En cause, une lutte d’influence entre plusieurs pays dans un contexte de pénurie mondiale des semi-conducteurs.

Ou comment faire capoter ce qui semblait être a priori une union parfaite. En septembre 2020, ARM, acteur britannique des microprocesseurs détenu par le japonais Softbank et Nvidia, spécialiste des cartes graphiques, annonçaient avoir scellé un accord record de fusion-acquisition. Contre la colossale somme de 40 milliards de dollars, ARM tomberait dans l’escarcelle de Nvidia.

Mais plusieurs mois plus tard, l’opération n’a toujours pas été bouclée. On en serait même loin, à en croire les dernières informations de Bloomberg sur le sujet. Le média britannique révèle en effet que le Royaume-Uni serait réticent à l’idée de voir deal se conclure.

Des réserves renforcées par les conclusions de l’Autorité de la concurrence du pays, CMA (pour Competition and Markets Authority), qui avait diligenté en avril dernier une enquête à propos de la transaction. Après trois mois, la CMA a rendu son rapport le 20 juillet dernier. Et à en croire Bloomberg qui cite des sources proches du dossier, la tendance penche davantage en faveur d’un veto de Londres.

Souveraineté et enjeux économiques

Le Royaume-Uni serait en effet réfractaire à donner son onction à l’accord pour des raisons de souveraineté nationale. Pour les autorités du Downing Street, voir ARM, fleuron britannique des puces électroniques tombé dans le giron de l’américain Nvidia n’est pas franchement emballant malgré les promesses d’une telle opération. Londres craindrait que sa sécurité soit menacée avec la perspective d’un tel deal. Aucun détail n’a été pour l’instant révélé pour étayer cette position, mais le Royaume-Uni promet de mener une enquête plus approfondie sur le sujet.

La position londonienne s’inscrit dans la même lignée que celle d’autres acteurs de la tech. Ces derniers mois, Qualcomm, Microsoft, Google et Huawei pour ne citer que ces entreprises-là, se sont opposées au mariage ARM-Nvidia, annonciateur selon elles, d’un avenir sombre pour le secteur des semi-conducteurs. Ces géants du web tous clients d’ARM et rivaux de Ndividia, craignent que la fusion ne bouleverse le marché des puces, composants essentiels dans la fabrication de multiples appareils électroniques.

La Chine, les États-Unis et l’Europe suivent également les développements autour de l’opération avec attention. Tant la question des semi-conducteurs est devenue sensible ces derniers mois à cause de la pénurie traversée par le secteur.

Le deal entre ARM et Nvidia prévu pour être conclu en mars 2022 ou en septembre de la même année au plus tard, a plus que jamais du plomb dans l’aile.

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