Apple passe à l’offensive contre NSO Group

La firme de Cupertino poursuit en justice le groupe israélien concepteur du logiciel Pegasus, mis en cause pour espionnage de plusieurs téléphones à travers le monde. L’objectif est de protéger la réputation des produits Apple vantés par son constructeur comme infaillible.

Contrarié par NSO Group, Apple sort les griffes. Le groupe californien a décidé mardi 23 novembre de poursuivre l’entreprise israélienne devant un tribunal fédéral pour des violations orchestrées par son logiciel Pegasus. Ce système informatique a en effet été mis en cause dans une série de révélations ces derniers mois dans l’espionnage de plusieurs gouvernants, autorités et autres célébrités à travers le monde.

Les informations font notamment état du détournement de Pegasus destiné à l’origine pour les besoins de lutte contre le crime entre autres par les services gouvernementaux, à des fins malveillantes. Nombre de pays s’en sont ainsi servis pour traquer le téléphone des opposants, des journalistes ainsi que de leurs alliés. Même le président français Emmanuel Macron en a été victime, selon les informations du Monde, un des médias auteurs de l’enquête.

Apple en rogne

Les smartphones ciblés sont autant sous Android de Google que sous IOS d’Apple. En ce qui concerne la marque à la pomme, le piratage aurait été possible grâce à une faille longtemps restée sur iMessage, le service de messagerie intégré aux iPhone, d’après l’organisation de cybersécurité Citizen Lab. La brèche sécuritaire a depuis été réparée par le groupe californien, mais sa colère envers NSO Group ne faiblit pas. Apple accuse notamment la firme israélienne, plus que jamais sous pression dans de nombreux pays à cause de ce scandale de piratage, de mercenariat informatique à travers des systèmes favorisant des abus. Le constructeur d’iPhone demande par conséquent à la justice d’interdire l’accès à ses appareils à Pegasus. Il réclame aussi des dommages et intérêts.

Ce n’est pas la première fois que le logiciel espion fait l’objet d’une action judiciaire. Facebook avait déjà dégainé une plainte contre son éditeur en 2019, pour le piratage de sa plateforme de messagerie instantanée WhatsApp.

Enjeu commercial

Mais la procédure entamée par Apple a une tonalité particulière en raison du caractère réputé infaillible de ses produits. Le géant de la tech qui ne rate aucune occasion de railler ses concurrents à propos du sort réservé aux données personnelles, a en effet fait de la sécurité de ses utilisateurs, un argument de vente. Grande donc est sa déception au moment d’apprendre que Pegasus a réussi à fendre sa cuirasse.

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