Chine : Tencent abandonne JD.com

Le leader des jeux vidéo a drastiquement réduit sa participation au capital de la figure du e-commerce dans un contexte de forte répression de l’État chinois contre les firmes technologiques.

Sept ans et puis s’en va. Tencent investisseur au sein de JD.com depuis 2014, a décidé de revoir cette collaboration. Le géant des jeux vidéo a annoncé jeudi 23 décembre, le retrait d’une grande partie de sa participation au sein de l’entreprise de commerce électronique. C’est-à-dire près de 15 des 17% d’actions détenues dans le groupe.

Mais au lieu de mettre en vente ces titres dont la valeur a par ailleurs plongé de 11,2% à la bourse de Hong Kong au moment de l’annonce selon Reuters, Tencent a décidé de les offrir en cadeau de Noël avant l’heure à ses actionnaires. Cela équivaut à un dividende de 13,4 milliards d’euros. À en croire une source interrogée par l’agence de presse britannique, cette stratégie permet à la firme de Shenzhen d’éviter de subir une chute brutale du cours de JD.com et une ardoise fiscale élevée.

Contexte défavorable

Avec cette opération, Tencent cède sa place d’actionnaire majoritaire de JD.com à l’Américain Walmart détenteur de 9,3% d’actions au sein du numéro deux chinois du e-commerce derrière le mastodonte Alibaba. Dans son communiqué, Tencent estime qu’il était temps pour JD.com de voler de ses propres ailes. Une façon de faire croire à l’opinion qu’il s’agit d’une décision logique. Reste que le contexte pousse à l’étonnement, voire à la circonspection.

Ce désengagement de Tencent intervient en effet dans une année difficile pour les géants de la tech chinoise, victimes de plusieurs tours de vis de la part de l’État. Alibaba et Didi ont ainsi eu maille à partir avec les autorités ces derniers mois sur fond d’accusation de pratiques anticoncurrentielles et de non-respect de loi sur les données personnelles. Quant à Tencent, son projet de fusion à 5,3 milliards de dollars avec d’autres acteurs chinois du streaming et des jeux en ligne a été bloqué en juin par le régulateur antitrust.

Flou

Les observateurs craignent donc que le groupe propriétaire du réseau social WeChat, ne procède à son propre démantèlement sous la pression de Pékin. Car faut-il le rappeler, Tencent, par ailleurs entreprise cotée la plus valorisée d’Asie, détient des participations dans une myriade de sociétés allant du spécialiste de la livraison de nourriture Meituan au géant américain de l’automobile électrique, Tesla. Mais des sources de Reuters ont indiqué que le groupe de Martin Lau ne compte céder aucune autre participation à ce stade.

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