Alors que l’inflation continue de galoper en France, les boulangeries font face à de nombreuses difficultés menaçant leurs activités. Il s’agit en particulier de la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. Mais les pouvoirs publics s’organisent pour leur venir en aide. Un soutien pas toujours suffisant.
Face au contexte d’inflation que traverse la France, les commerçants et artisans se mobilisent à travers tout le pays pour crier leur désarroi. Ce lundi 23 janvier, à l’appel de leurs collectifs, ils ont manifesté à Paris contre l’envolée des prix de l’énergie. Ils réclament notamment l’adoption d’un « bouclier tarifaire pour tous ». Ce dispositif créé par le gouvernement pour geler la hausse des prix de l’énergie ne s’applique qu’aux ménages, aux petites entreprises et aux plus petites communes.
Les mesures gouvernementales jugées insuffisantes
Jusqu’ici l’Etat a seulement prévu pour les petites entreprises, dont les boulangeries, un report de charges sociales et fiscales pour préserver leur trésorerie, ainsi que d’un étalement du paiement de leurs factures. Celles-ci passent parfois du simple au double voire au triple. Les mesures annoncés par l’exécutif sont jugées insuffisantes par les petits commerçants et artisans. Pour faire face à la flambée du prix de l’électricité certains ont décidé de fermer un jour de plus et de supprimer le chauffage, entre autres résolutions.
Hausse du prix des matières premières et des emballages
Outre la crise énergétique, les boulangeries souffrent de l’augmentation du prix des matières premières. Le tarif du sucre, par exemple, a grimpé de 50% en un an, et celui des emballages de 40%. Ce qui représente un coût énorme en prenant en compte le papier, le carton et les sacs. Il s’agit d’une dépense problématique même si elle a l’avantage de limiter au mieux l’utilisation des emballages. En soutien aux consommateurs, certains artisans essaient de répercuter le moins possible l’augmentation du coût des matières premières sur les produits. Mais cette position devient de plus en plus intenable.
Des dispositifs de soutien aux boulangeries
D’autres boulangeries vont jusqu’à baisser les rémunérations pour tout le monde pour éviter d’accumuler les impayés de salaires. Face à cette situation regrettable, la Région Normandie, notamment, a présenté le 20 janvier 2023 un dispositif de soutien aux artisans. Mis en place en partenariat avec l’Ordre des Experts-Comptables de Normandie, ce mécanisme propose un prêt à taux zéro, d’un montant variable (dépendant des besoins de chacun), avec un début de remboursement à partir du 18e mois et étalé sur quatre ans.
Des aides considérées comme des sursis par certains
Le Président de Région, Hervé Morin, précise que l’aide s’adresse d’abord à celles et ceux qui éprouvent des difficultés à cause de la conjoncture. En premier lieu aux boulangeries artisanales, au nombre de 1950. L’aide ne concerne pas les franchisées ou les commerces appartenant à des super ou hypermarchés. Les régions Provence-Alpes-Côte-D’azur et Auvergne-Rhône Alpes ont annoncé des aides similaires. Mais de tels soutiens financiers sont diversement appréciés. En effet, si certains saluent ces initiatives, d’autres les conçoivent uniquement comme des sursis qui prolongeraient inutilement leur souffrance. Ces derniers souhaitent emprunter pour investir, et non pour rembourser des factures.
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