Médicaments : la notice papier remplacée par le QR Code ?

Dans une pharmacie.
Photo de National Cancer Institute sur Unsplash

La notice papier des médicaments vendus en pharmacie pourrait bientôt être remplacée par le QR Code. C’est en tout cas l’objectif du gouvernement français qui vient de lancer une expérimentation pour un an. Grâce à cette suppression, il souhaite réduire l’empreinte carbone des produits de santé et améliorer l’accès aux informations.

Les ministères des Professionnels de santé, de l’Industrie et de la Fonction Publique ont annoncé, le vendredi 15 décembre 2023, le lancement d’une expérimentation sur le remplacement de la notice papier des médicaments par le QR code. Celui-ci permettra, une fois scanné, d’accéder aux mêmes informations sur Internet. Cette technologie est déjà utilisée dans divers secteurs d’activités comme l’industrie et la grande distribution.

Un panel de médicaments concerné

Prévue débuter en janvier 2024 et durer un an, l’expérimentation sera pilotée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Direction générale de la santé. Elle concernera des molécules grand public (comme le paracétamol ou l’ibuprofène), quelques médicaments sur prescriptions (tels que les antibiotiques) et des remèdes contre des maladies chroniques notamment le cancer. Ce test sera mené simultanément à l’hôpital et en officine mais selon des modalités différentes.

Une expérimentation différenciée

À l’hôpital, il y aura une suppression totale des notices papier, puisqu’on ne les utilise pas dans les pharmacies à usage intérieur. Dans les officines de ville, en revanche, on les conservera et leur ajoutera un QR code sur la boîte. En scannant cette sorte de code-barres, le patient aura accès à des informations supplémentaires sur le web, ainsi qu’à des contenus interactifs comme des vidéos.

Améliorer l’accès de l’information

Selon le gouvernement, l’expérimentation doit permettre d’évaluer l’appropriation du QR code par les patients. En fonction des résultats, il envisagera ou non de passer à une suppression définitive de la notice papier. Pour certains pharmaciens, le remplacement de ce support classique par le QR Code contribuera à l’amélioration de l’accès à l’information médicale avec des données supplémentaires disponibles en ligne. Aussi, il réduirait les obstacles linguistiques en offrant des traductions automatiques pour des notices écrites intégralement dans une autre langue comme l’Anglais.

Des problèmes se posent avec la suppression de la notice papier

Par ailleurs, le QR Code mettrait fin au problème de vue de certains patients en permettant de zoomer l’écriture. Aujourd’hui, de nombreux patients éprouvent des difficultés à lire les fiches à cause de caractère trop petit. Pour d’autres pharmaciens, une suppression des notices papiers pourrait au contraire poser quelques problèmes. Notamment aux personnes pas ou peu acculturées au numérique. En particulier les patients âgés, qui ne savent pas toujours manipuler les smartphones. Or, ils sont les principaux consommateurs de médicaments.

Réduire l’empreinte carbone des produits de santé

Il faudra également penser aux handicapés qui ne peuvent pas utiliser un smartphone et aux personnes pauvres n’ayant pas les moyens de s’équiper. Par ailleurs, certains Français préfèrent les notices aux QR Codes renvoyant aux écrans parfois nocifs. Mais le gouvernement tient à sa mesure pour des questions écologiques. En effet, la dématérialisation des notices permettra de réduire la consommation de papiers et donc l’empreinte carbone des produits de santé. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une stratégie plus large de planification écologique.

La notice papier restera à disposition du pharmacien

Les notices papiers, emballages et autres produits pharmaceutiques représentent 54% des émissions de gaz à effets de serre (GES) du secteur de la santé. Ce dernier émet lui-même 8% des GES nationaux. Paradoxalement, l’exécutif prévoit que la notice papier restera à disposition du pharmacien, même en cas de suppression des boites de médicaments. Elle sera remise, sur demande, aux personnes en difficultés d’accès à l’information numérique. Une telle décision n’a pas de sens si on veut réduire l’empreinte carbone des produits de santé.

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