Depuis son essor en 2022, avec l’apparition de ChatGPT, l’IA suscite des sentiments mitigés à la fois chez le grand public et les experts. On voit tantôt cette technologie comme une chance, tantôt comme un risque. Kristalina Georgieva, la directrice du FMI, partage cette vision contrastée. Selon elle, les algorithmes pourraient accélérer les inégalités salariales et affecter jusqu’à 60% des emplois, mais en même temps permettre de relancer la croissance mondiale.
L’intrusion de l’intelligence artificielle dans le secteur professionnel inquiète autant qu’elle suscite de l’espoir. Plusieurs patrons de la tech et des dirigeants mondiaux ont relevé les avantages de cette technologie ainsi que les risques inhérents. Kristalina Georgieva, la directrice du FMI, s’ajoute à cette longue liste d’analystes. A l’ouverture du Forum économique mondial de Davos, en Suisse, elle a évoqué les bouleversements à venir dans le monde du travail et dans l’économie.
Jusqu’à 60% des employés bientôt touchés par l’IA
Selon M. Georgieva, l’Inintelligence artificielle devrait toucher à court terme 40% des emplois dans le monde (surtout les postes qualifiés) et jusqu’à 60% dans les économies avancées ou les pays émergents. Seule une poignée de nations devraient s’en sortir car mieux préparés jusqu’ici à l’intégration de l’intelligence artificielle dans leur système économique. Parmi elles Singapour, les États-Unis et le Canada. Les données avancées par la dirigeante sont tirées d’un rapport du FMI publié il y a quelques jours et qui fait état des potentielles conséquences de l’intelligence artificielle.
Accentuation des inégalités salariales
Ce rapport avance également que l’intelligence artificielle pourrait créer de nouvelles inégalités salariales, avec un effet particulier sur les classes moyennes. En effet, les salariés bénéficiant de hauts revenus pourraient augmenter leurs revenus en profitant du gain de productivité apporté par l’usage de l’IA. En revanche, ceux ayant des revenus faibles risquent de se contenter de taches mal rémunérées à défaut de licenciement. L’avenir s’annonce donc très sombre pour des millions de gens à travers le monde.
Vers un agrandissement du fossé entre pays riches et pauvres
En outre, le FMI prévient que l’intelligence artificielle risque d’aggraver les inégalités entre pays pauvres et pays riches. De fait, les pays à moindres revenus devraient subir une baisse de compétitivité face à des concurrents plus riches et déjà bien armés pour cette révolution technologique. Ces pays développés ont d’ailleurs déjà pris une bonne avance sur le développement des algorithmes, alors que les Etats pauvres se trouvent encore à une ère technologique primaire.
Un moyen de relancer la croissance mondiale
Pour réduire le fossé avec les puissances occidentales, Kristalina Georgieva invite les économies émergentes à accélérer sur l’IA. Cela leur permettra de profiter pleinement des opportunités offertes par cette technologie. Des efforts sont d’autant nécessaires que le monde enregistre un ralentissement de son rythme de croissance. « Nous avons terriblement besoin d’éléments capables de relancer la productivité », fait valoir la directrice du FMI.
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