La CPME et l’U2P, qui représentent les PME et les entreprises de proximité, ont émis mardi des inquiétudes sur le programme de certains candidats aux législatives, dont celui du RN Jordan Bardella. Ces organisations patronales ont critiqué notamment la retraite à 60 ans et la politique de l’immigration. Selon elles, ces mesures pourraient avoir un impact social et économique désastreux.
Après la victoire du Rassemblement National aux européennes de dimanche, Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de législatives les 30 juin et 7 juillet prochains. Ces nouvelles élections pourraient permettre au RN de prendre les rênes du gouvernement, et donc d’imposer son programme jugé « marxiste » par Bruno Le Maire.
La CPME et l’U2P s’accordent autour de leurs intérêts communs
Très affolé, le ministre de l’Economie a appelé mardi les patrons de France à prendre position. C’est-à-dire à s’opposer au camp de Marine Le Pen. Mais les chefs d’entreprise se refusent à donner toute consigne de voter. A l’issue d’une rencontre tenue lundi, le Medef (qui défend les grandes entreprises), la CPME (petites et moyennes entreprises) et l’U2P (entreprises de proximité) ont privilégié la défense de leurs intérêts, bien qu’ils laissent quelques indices sur leur choix…
L’U2P redoute une remise en cause de certains projets de loi en cours
Michel Picon, président de l’U2P, a déclaré que les organisations patronales ont décidé de « prioriser les intérêts de [leurs] entreprises face aux risques de propositions économiques ou sociales folles ». Il affirme qu’une recomposition de l’Assemblée nationale actuelle remettrait en cause d’intéressants projets de loi en cours d’adoption. Le dirigeant craint particulièrement des réformes comme le retour de la retraite à 60 ans et la hausse des taux.
L’U2P avait critiqué le programme économique du RN en 2022
Michel Picon pointe aussi la mise en place d’une politique restrictive sur l’immigration, alors que la France manque de bras. Selon lui, les petites entreprises ne pourraient pas survivre à toutes ces mesures. S’il ne cite pas clairement le RN, l’U2P avait déjà attaqué le parti d’extrême droite en 2022. L’organisation avait déclaré que son programme économique « aurait des conséquences mauvaises pour l’entreprise » « s’il était décliné ». Aujourd’hui, elle réclame des précisions de la part de Marine Le Pen.
La CPME appelle à continuer sur les réformes actuelles
Pour sa part, la CPME redoute également que le Rassemblement National ne prenne le pouvoir et renverse tout sur la table. Quel que soit le résultat au soir du 7 juillet, elle appelle à la poursuite de la politique de l’offre visant à soutenir les entreprises, de la décarbonation de l’économie et des réformes du système de protection sociale. Elle souhaiterait la baisse du coût du travail et des charges sociales qui étouffent les entreprises et les salariés.
Les patrons optimistes, malgré les craintes
En outre, la CPME attend du futur gouvernement qu’il continue à travailler sur la simplification administrative. Cela permettra d’alléger le poids des normes sur certains secteurs comme l’agriculture… Même si les chefs d’entreprises redoutent certains programmes de candidats (y compris ceux de LFI et de Renaissance), ils restent pour la plupart positifs. Selon eux, il n’y aura pas de grands chamboulements, même en cas de victoire du RN. Car, disent-ils, une fois au pouvoir, les responsabilités responsabilisent les politiques.
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