Sophie Hallette transfère ses activités de Marck à Caudry

Photo de Wu Jianxiong sur Unsplash

Sophie Hallette, le fabricant de tulle et dentelle haut de gamme, a décidé de fermer son usine Riechers Marescot à Calais à cause des difficultés successives rencontrées ces dernières années. Il va rapatrier cette activité sur son site industriel de Caudry, près de Cambrai, où se trouve aussi son siège social.

Le dentellier haut de gamme Sophie Hallette annonce la fermeture de son usine Riechers Marescot, basée à Marck près de Calais et spécialisée dans la dentelle pour la lingerie. L’activité de cet atelier, où travaillaient encore onze personnes (ils étaient 200 dans les années 80), sera transférée sur le site industriel de Caudry, près de Cambrai, où le groupe français a aussi installé son siège social.

Sophie Hallette veut concentrer ses forces sur le site industriel de Caudry

A Caudry, Sophie Hallette est déjà en train de faire de la place dans son usine de La Ramette pour accueillir la vingtaine de métiers à tisser Leavers ramenés de son usine Riechers Marescot. « Il faut un parc important pour avoir un catalogue très diversifié », a expliqué Romain Lescroart, le président de Holesco, holding de Sophie Hallette. Mais en fait, il s’agit de concentrer ses forces sur le site industriel de Caudry, alors que Riechers Marescot, repris en 1997, est devenu difficile à rentabiliser.

Sophie Hallette souffre comme son secteur d’activité

L’atelier de Marck, et plus largement Sophie Hallette, souffre de la conjoncture économique, d’une baisse de la demande de lingerie, de la concurrence des pays à bas coûts et de la contrefaçon. La somme de ces facteurs provoque la disparition des petits fabricants et la concentration de la production française. Il y a un demi-siècle, ce secteur d’activité, dont Calais et Caudry (Nord) sont les fleurons, offrait une vingtaine de milliers d’emplois.

Une fermeture de site malgré des aides financières de la Région

Aujourd’hui on compte à peine 1.200 emplois, une dizaine d’acteurs et un chiffre d’affaires qui avoisine les 100 millions d’euros. Sophie Hallette, qui emploie 330 salariés, affiche des revenus de 27 millions d’euros en 2015, contre 18 millions en 2010. Le groupe a fermé son site calaisien en dépit des aides financières de la Région, dont une subvention de 770 000 euros accordée en septembre 2021. Grâce au soutien de Chanel, l’un de ses clients, il avait aussi repris le dentelier Codentel à Calais, en avril dernier.

Les salariés ne comprennent pas les plans de la direction

Rudy Admont, délégué CGT Riechers Marescot, ne comprends pas cette situation. En juillet, il dénonçait auprès du Calais la Sociale un système capitaliste qui donne les pleins pouvoirs aux patrons, au détriment des ouvriers qui n’auraient plus rien à dire. Selon lui, les dirigeants font aujourd’hui ce qu’ils veulent et quand ils le veulent. « C’est un plan de licenciement. C’est magouille et compagnie, une restructuration mais avec suppression totale du personnel », accusait le syndicaliste, qui ne sait pas quels métiers iront à Cambrai.

La dentelle de Sophie Hallette dans la robe de mariée de Kate Middleton

A Riechers Marescot existe une vingtaine de métiers à tisser Leavers,  contre 200 pour l’usine caudrésien de la Ramette. Chaque métier correspondant à une production spécifique. On trouve un esquisseur, un metteur en carte, un tulliste, un écosseur, un bobineur, une visiteuse ou encore une raccommodeuse. Chaque étape demande un savoir-faire particulier, qui nécessite une formation de plusieurs années. Sophie Hallette compte parmi ses clients les groupes de luxe Dolce & Gabbana, Valentino et Givenchy. On retrouve sa dentelle notamment dans la robe de mariée de Kate Middleton.

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