Le secteur des monnaies virtuelles s’implique dans les campagnes politiques américaines, avec l’espoir d’un adoucissement prochain de la réglementation dans le pays.
Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la présidentielle de novembre, accepterait-elle les donations en cryptomonnaies pour le compte de sa campagne ? C’est ce que laisse entendre Alesia Haas, directrice financière de la plateforme d’échange de devises virtuelles, mercredi 4 septembre 2024.
L’information révélée par le magazine Fortune s’appuie l’enregistrement d’un échange avec le directeur des paiements de Citigroup, Peter Christiansen, à la conférence mondiale 2024 sur les TMT (Technologies, Médias et Télécommunications) de la firme financière à New York.
« Elle (Harris) utilise désormais Coinbase Commerce pour accepter les cryptomonnaies dans le cadre de sa campagne », a notamment déclaré Haas, bien que le patron de son entreprise, Brian Armstrong, n’a pas fait de don pour la campagne présidentielle, selon Bloomberg.
Implication avérée dans la course au Congrès
Difficile donc de savoir pour l’heure, ce qu’il en est de l’implication de la cryptomonnaie dans la campagne présidentielle. D’autant que le camp de Kamala Harris contacté par Fortune, reste aphone.
Il est en revanche clair que cette industrie des monnaies numériques fait preuve d’un activisme débordant dans la course au renouvellement du Congrès, à travers des super PACs (Political Action Committee). Il s’agit d’organisation pouvant collecter des fonds sans limites auprès d’individus, de groupes ou d’entreprises afin de financer des campagnes électorales.
Fairshake, l’un de ces comités d’action politique, a reçu d’énormes contributions destinées à des candidats aussi bien démocrates que républicains favorables au secteur de la crypto. Au point de remporter, à la période de juin 2024, 32 des 34 élections dans lesquelles il s’est positionné.
« Comme une Étoile de la mort »
Cette activité des partisans de la devise numérique dans la politique est-elle de nature à favoriser cette industrie plutôt à l’étroit aux États-Unis en raison d’une réglementation devenue stricte depuis quelques épisodes récents peu flatteurs.
C’est le cas du scandale de la société d’échange de cryptomonnaies FTX, dont l’ancien PDG Sam Bankman-Fried, croupit désormais en prison après avoir flambé l’argent de ses clients dans des contributions politiques à destination du parti démocrate entre autres.
« C’est comparable à une Étoile de la Mort qui plane au-dessus des élections, prête à anéantir des candidats individuels afin d’instaurer une discipline – l’acquiescement aux exigences des acteurs de la crypto – parmi tous les candidats », fustige le think tank de défense des consommateurs, Public Citizen, dans un rapport parcouru par Bloomberg.
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