Gouvernement : seulement une secrétaire d’Etat pour le numérique, la tech râle

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Le Premier ministre Michel Barnier a nommé samedi Clara Chappaz, secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Si la prise en compte de l’IA est une bonne nouvelle, le secteur de la tech regrette que le numérique n’ait pas bénéficié d’un ministère propre et surtout qu’il soit une relégué au tout dernier rang protocolaire.

Après plusieurs semaines d’attente, Michel Barnier a présenté samedi le nouveau gouvernement de France. Celui-ci comprend 20 ministres, 17 ministres délégués et 5 secrétaires d’État. Parmi ces derniers figurent Clara Chappaz, secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique.

L’IA enfin pris en compte de façon formelle, aux côtés du numérique

Pour la première fois donc, l’Intelligence artificielle fait explicitement son apparition dans un gouvernement français. Une bonne nouvelle alors que cette technologie est aujourd’hui au cœur de sujets majeurs. Toutefois, le secteur de la tech français trouve assez vexant et humiliant que Clara Chappaz ait été la dernière citée, lors de l’annonce du gouvernement.

L’IA et le numérique au dernier rang dans la hiérarchie

Cela signifie qu’elle se trouve au dernier rang dans l’ordre protocolaire, derrière des disciplines comme la Francophonie ou la coordination gouvernementale (sans dénigrer ces dernières pour autant). L’Etat français ne considère toujours pas le numérique comme un sujet sérieux. Depuis l’éphémère ministère des Technologies de l’Information et de La Poste en 1995, géré par François Fillon, le numérique et la tech n’ont plus de portefeuille propre, comme s’ils avaient cessé d’être importants.

Aucune autonomie budgétaire pour ce bureau

De plus, le secrétariat de Clara Chappaz est désormais rattaché au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, alors qu’il était jusqu’alors sous tutelle de Bercy. Ce poste n’aura plus aucune véritable autonomie budgétaire ni décisionnaire. La tech déplore également que le gouvernement n’ait pas pensé à la cybersécurité, au moment où les attaques informatiques se multiplient et compromettent les données personnelles des citoyens.

Heureusement que Clara Chappaz n’est pas une novice dans la tech

Tous ces points relevés ne ferait que renforcer l’impression que le gouvernement a ouvert ce secrétariat d’État par contrainte. Ce secteur serait-il toujours pris de haut comme le geek qui l’incarne ? Sûrement ! A défaut d’un ministère en bonne et due forme, le numérique doit se contenter de ce « petit » bureau en attendant une réelle considération.

Les patrons de la tech espèrent que Clara Chappaz fera au moins quelque chose de notable, contrairement aux très absents prédécesseurs à ce poste, Jean-Noël Barrot et Marina Ferrari. Une première bonne nouvelle, la secrétaire d’Etat n’est pas une novice dans le domaine, comme ne l’étaient pas Mounir Mahjoubi et Cédric O. Fille d’un riche entrepreneur, Clara Chappaz est détentrice d’un MBA à la Harvard Business School à Boston. Elle a dirigé la mission « French Tech », de 2021 à juillet dernier.

La nouvelle secrétaire d’Etat veut féminiser la tech

Dans ce rôle, Clara Chappaz a soutenu la structuration et la croissance de l’écosystème des start-up françaises, en Hexagone et à l’international. Elle a également occupé des fonctions de dirigeante dans la licorne française Vestiaire Collective et a créé sa propre start-up, Lullaby, dédiée au marché d’occasion pour les produits pour bébés. Grâce à sa nomination au secrétariat d’État chargé de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz espère féminiser un peu plus la tech.

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