Elon Musk défie OpenAI

Le milliardaire américain accuse le géniteur de ChatGPT qu’il a cofondé, d’avoir été détourné de son but originel, à savoir une organisation à but non-lucratif.

Dans l’arène de l’intelligence artificielle (IA), une bataille épique se joue entre acteurs : d’un côté, Elon Musk, l’entrepreneur visionnaire aux multiples succès, et de l’autre, OpenAI, la start-up qu’il a cofondée et qui est devenue l’un des leaders mondiaux de l’IA.

Le premier accuse en effet le second d’avoir trahi sa mission initiale de demeurer une organisation à but non lucratif dédiée au développement d’une intelligence artificielle au service de l’humanité. Révélée au grand public dans la foulée du lancement de son chatbot ChatGPT, OpenAI est en pleine mutation.

Portée par l’explosion de l’IA, l’entreprise californienne entend délaisser son statut d’organisation sans but lucratif afin de profiter pleinement de son essor. Surtout, une telle initiative devrait permettre de mieux mériter la confiance des investisseurs, qui continuent de soutenir la société.

OpenAI a ainsi procédé, le mois dernier, à une des plus importantes levées de fonds de tous les temps de la part des firmes de capital-risque. Une opération qui la valorise à 157 milliards de dollars désormais.

Demande colossale de dédommagement

Tout cela semble être une source de frustration pour Elon Musk, qui a depuis lancé xAI, sa propre entreprise d’IA.

« Je suis la raison pour laquelle OpenAI existe« , a-t-il déclaré lors de l’interview accordée à CNBC en 2023, dans la foulée du lancement de ChatGPT, comparant la mutation d’OpenAI, à une organisation caritative censée sauver la forêt amazonienne qui se transformerait en entreprise d’exploitation forestière.

La plainte judiciaire portée par le propriétaire de X et de Tesla entre autres contre ses anciens collègues réclame la divulgation du code source de GPT-4, le modèle de langage le plus avancé d’OpenAI, de même qu’un important dédommagement.

Celui-ci est estimé au triple des 44,6 millions de dollars qu’il a donnés sur cinq ans à l’entreprise entre sa création en 2015 et son départ du groupe en 2020.

Bien plus qu’une bataille juridique

Cependant, les chances de succès de Musk semblent minces sans preuve tangible d’un « accord fondateur » interdisant la transformation d’OpenAI en entreprise à but lucratif, selon plusieurs spécialistes interrogés par le magazine Fortune.

Ces derniers décrivent le droit américain comme peu favorable aux donateurs qui cherchent à récupérer leurs dons ou à dicter l’utilisation des fonds après coup. D’autant que, à en croire des échanges électroniques révélés par OpenAI, Musk était non seulement au courant de la possibilité d’une transformation en entreprise à but lucratif dès 2017, mais qu’il la soutenait, à condition d’en prendre le contrôle.

L’issue de ce conflit pourrait avoir des répercussions majeures sur toute l’industrie de l’IA, alors qu’OpenAI vise à tirer parti de l’engouement autour de cette technologique afin de consolider sa position.

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