La présence d’acteurs clés de la finance internationale dans la future administration des États-Unis interroge sur la capacité du président Donald Trump à protéger la classe ouvrière.
Le 22 novembre dernier, Donald Trump qui continue d’étoffer son équipe dirigeante, annonçait Scott Bessent en qualité de secrétaire au Trésor.
« Il m’aidera à lancer un nouvel âge d’or pour les États-Unis, en solidifiant notre rôle de première économie mondiale, centre d’innovation et de création d’entreprises », a indiqué le nouveau président élu dans une publication sur Truth Social, son réseau social, à propos de cette nomination qui laisse songeurs de nombreux observateurs.
Elle intervient en effet trois jours après que Howard Lutnick a été choisi pour prendre la tête du département du Commerce. Un prix de consolation selon France 24 au regard de sa rivalité avec Bessent.
À en croire des sources du New York Times (NYT), la compétition entre les deux personnalités pour le poste de secrétaire au Trésor se serait muée en un « combat au couteau » en interne.
Un thème plutôt récurrent
Outre le fait d’être des proches de Trump qu’ils soutiennent – financièrement et au-delà – depuis de nombreuses années, ces deux nouveaux responsables de l’approche économique des États-Unis, ont en commun leur appartenir à Wall Street, symbole par excellence des marchés financiers.
Il y a d’un côté Scott Bessent, milliardaire, investisseur et gestionnaire de fonds spéculatifs de 62 ans connu pour avoir travaillé pendant plus de 20 ans pour le philanthrope défenseur des idées progressistes George Soros ; et de l’autre, le non-moins richissime Howard Lutnick, PDG de Cantor Fitzgerald.
Il s’agit d’une banque d’investissement américaine spécialisée dans le courtage de Bon du Trésor. De quoi consolider un peu plus l’emprise d’acteurs de la finance internationale sur la prochaine administration américaine. Un thème récurrent de la transition en cours dans la perspective du second mandat de Donald Trump.
Comme récemment relevé par le NYT, l’influence des milliardaires dans la mise en place de la politique américaine des quatre prochaines années et la désignation de ses acteurs, est total, avec une douzaine d’alliés d’Elon Musk – un autre riche fortuné et accessoirement l’homme le plus riche du monde – aux premières loges.
Du populisme économique au réalisme des marchés ?
De quoi susciter des craintes de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflits d’intérêts. Par ailleurs, beaucoup s’interrogent quant à la prochaine doctrine économique de la première puissance mondiale alors que Trump a initialement bâti sa réputation politique en critiquant précisément l’influence de Wall Street sur le cours des choses à Washington.
En effet, l’ancien candidat républicain qui a promis, selon les termes du NYT, un « boom des cols bleus », semblent privilégier à travers ses choix d’hommes, l’expertise des marchés financiers à l’expérience du terrain industriel.
De quoi craindre un système de profitabilité pour les plus privilégiés au détriment de la classe ouvrière. Le réalisme des marchés succédera-t-il au populisme électoral ?
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