Alors que l’application chinoise est désormais bannie du territoire américain, de nombreux utilisateurs, dont les créateurs de contenus, menacent les autorités d’une grève des impôts en représailles.
« Désolé, TikTok n’est pas disponible en ce moment ». Tel est l’un des messages qui accueillent les utilisateurs américains de TikTok depuis les premières heures de dimanche 19 janvier 2025.
Conformément à une loi fédérale promulguée en avril 2024 après son vote au Congrès et dont les termes enjoignent à l’application de se départir de sa propriété chinoise – ByteDance –, sous peine de se voir bannie des États-Unis, cette dernière est désormais inaccessible outre-Atlantique.
La plateforme technologique de partage de vidéos n’est plus téléchargeable depuis les magasins d’applications dédiés, Google PlayStore et Apple Store. Une prescription à laquelle ceux-ci sont tenus au risque de se voir infliger par la législation, des sanctions pouvant aller jusqu’à 5 000 dollars par utilisateurs ayant accédé à l’app.
Des créateurs entre colère et désespoir
Le nouveau président américain Donald Trump a promis de travailler à la sauvegarde du réseau social dès son entrée en fonction ce lundi 20 janvier, mais les moyens pour y parvenir restent flous.
Entre l’instauration d’un décret présidentiel de suspension des effets de la loi d’interdiction, la cession de l’application par un repreneur américain, les conjectures vont bon train à cet effet. Chacune avec son lot d’incertitudes. Parallèlement, c’est la bérézina dans le rang des 170 millions d’utilisateurs actifs de TikTok aux États-Unis.
« J’ai l’impression de passer au chagrin », a déclaré celle qui revendique plus de sept millions d’abonnés avec lesquels elle dit partager des choses depuis six ans. Pour beaucoup de créateurs de contenus, la plateforme représente un moyen de subsistance.
Une autre influenceuse suivie par plus de cinq millions d’abonnés, compare cette situation à celle vécue pendant la pandémie de Covid.
Des implications financières considérables
« Quand le gouvernement m’a empêché de travailler comme serveuse, j’ai reçu des allocations chômage. Pourquoi serait-ce différent aujourd’hui ?« , interroge-t-elle dans une vidéo devenue virale et repérée par Fortune Magazine.
Le désarroi est d’autant plus grand que cette interdiction survient dans un contexte économique déjà tendu. La perspective de devoir se reconvertir dans un marché du travail de plus en plus automatisé ajoute à l’inquiétude.
De fait, plusieurs utilisateurs menacent de ne pas s’acquitter de leurs impôts cette année en guise de représailles. Une mesure vouée à l’échec d’après plusieurs experts consultés par Fortune.
Quoi qu’il en soit, c’est toute une économie qui se trouve désormais chamboulée alors que TikTok estime à plus de 20 milliards sa contribution annuelle aux États-Unis.
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