
La banque américaine d’investissement a crédité par erreur 81 000 milliards de dollars sur le compte d’un client qui ne devait percevoir que 280 dollars. Le dernier épisode en date d’une succession de bourdes monumentales.
Difficile d’imaginer la probabilité de confondre 280 dollars et 81 000 milliards de dollars, mais Citigroup vient de prouver qu’il ne s’agit pas d’une hypothèse farfelue. La banque new-yorkaise s’est distinguée en transférant par erreur le second montant sur le compte d’un client.
Cette « quasi-catastrophe » financière se serait produite en avril 2024 d’après le Financial Times (FT) qui en fait désormais la révélation. Elle est passée inaperçue tant pour l’employé chargé du paiement que pour son collègue censé vérifier la transaction avant approbation.
C’est finalement un troisième employé qui a détecté une anomalie dans les soldes des comptes, rattrapant l’erreur 90 minutes après son enregistrement. Le paiement aurait ainsi été annulé plusieurs heures plus tard, selon le relevé de l’incident consulté par le magazine britannique.
À l’origine de cette situation abracadabrantesque, une erreur de saisie favorisée par un système de secours doté d’une interface utilisateur peu pratique.
Une banque coutumière des faits
Le Financial rapporte que l’incident a commencé à la mi-mars, lorsque quatre transactions totalisant 280 dollars destinées au compte séquestre d’un client au Brésil ont été bloquées par un filtre détectant d’éventuelles violations de sanctions.
Le paiement finalement autorisé, est néanmoins resté bloqué dans le système de la banque, incapable d’être complété normalement. L’équipe technologique de Citigroup a alors demandé à l’employé chargé du traitement des paiements de saisir manuellement les transactions dans un écran de secours rarement utilisé.
Problème de ce programme : le champ du montant était prérempli avec 15 zéros à supprimer avant toute transaction. Si aucun fonds n’a quitté Citi, qui a déclaré cet « incident évité de justesse » à la Réserve fédérale et au Bureau du contrôleur de la monnaie, l’affaire expose les vulnérabilités persistantes de ce géant bancaire.
En effet, pas moins de 10 incidents similaires impliquant des montants dépassant le milliard de dollars se sont produits chez la banque l’année dernière, à en croire le FT.
Une fiabilité mise à l’épreuve
Ce chiffre, bien qu’en légère baisse par rapport aux 13 incidents de l’année précédente, reste exceptionnellement élevé pour le secteur bancaire américain. D’autant que l’envoi par erreur de 900 millions de dollars aux créanciers du groupe cosmétique Revlon avait provoqué l’éviction du PDG d’alors, Michael Corbat, en 2020.
D’importantes amendes et des réglementations destinées à éviter ce genre de cas avaient également été imposées à la banque, sous la houlette du nouveau dirigeant Jane Fraser.
Pourtant, le groupe a été condamné à une amende de 136 millions de dollars l’année dernière pour n’avoir pas corrigé ses problèmes de contrôle des risques et de gestion des données.
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