
Si les Français s’accordent sur la nécessité d’un effort de guerre face au contexte international troublé, le consensus s’éloigne quant aux moyens de s’y prendre.
Alors que les États-Unis de Donald Trump se positionnent de plus en plus comme une force cavalière peu encline aux alliances stratégiques internationales et seulement soucieuse de leurs 9,8 millions de kilomètres carrés, l’Europe tente de sortir de sa torpeur.
Nombre de pays, à l’instar de la France, découvrent en effet qu’ils ne sauraient compter que sur leurs propres ressources, dans un contexte d’abandon progressif de Kiev par Washington dans son conflit avec Moscou.
En témoigne l’allocution récente du président Emmanuel Macron, évoquant « de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont devenus indispensables ». L’un des leviers d’action concerne l’augmentation des dépenses françaises en matière de défense.
Une perspective favorablement accueillie par plus de deux Français sur trois, d’après un sondage publié par La Tribune Dimanche ce jour, 9 mars. Notons que pour 2025, le budget de la défense française est fixé à 50,5 milliards d’euros.
Une situation inextricable ?
Soit une hausse de 3,3 milliards d’euros par rapport à 2024. Cela s’inscrit dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. Mais quel mécanisme de financement adopté ? Les solutions envisagées sont diverses et la situation mobilise l’ensemble du gouvernement.
L’emprunt national utilisé par le passé, notamment pendant les deux guerres mondiales, est ainsi évoqué. « Moi, je mets de l’argent de côté, si on doit me prendre 100 ou 200 euros pour aider les Ukrainiens, on est avant tout européens et il faut savoir s’entraider« , indique Dario, interrogé par BFMTV.
Mais nombreux sont ceux qui craignent qu’une telle mobilisation ne pèse excessivement sur des bourses déjà fragilisées par les crises successives des dernières années (Covid, Gaza, Ukraine, entres autres).
« Ce sont les Français qui épargnent en fonction de leurs besoins, en fonction de leurs revenus. Je ne vois même pas la possibilité d’aller chercher de l’épargne alors qu’on n’est pas trop sûrs de ce que nous allons devenir« , répond de son côté, François.
Le défi du consentement citoyen
C’est dire que le véritable défi pour le gouvernement du Premier ministre François Bayrou réside moins dans les mécanismes techniques de financement que dans l’obtention d’un large consentement citoyen.
À l’heure où le sentiment d’insécurité économique domine, convaincre les Français de la nécessité d’un effort collectif pour la défense nationale s’apparente à un exercice d’équilibriste. Car au-delà des avis recueillis par BFMTV, l’enquête de La Tribune Dimanche révèle une opinion publique profondément divisée.
37% des Français sont favorables à l’augmentation du temps de travail, et 50% contre. 36% sont prêts à voir les dépenses de la santé ou de l’éducation réduites au profit de celles de la défense. Mais 49% rejettent cette idée.
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