
Les deux géants italiens du luxe ont conclu un accord à 1,4 milliard de dollars dans le cadre d’une fusion qui défie les incertitudes des marchés financiers, affectés par les fluctuations américaines sur les droits de douane.
Les négociations entamées depuis le début de l’année ont abouti à un accord annoncé le 10 avril dernier concernant le rachat de Versace par Prada. Une transaction mettant en exergue deux groupes emblématiques de la mode italienne pour un montant de 1,4 milliard de dollars.
Le financement de l’opération, prévue pour être finalisée au cours de la deuxième moitié de l’année sous réserve des conditions habituelles, dont les approbations réglementaires, implique 1,5 milliard d’euros de nouvelles dettes.
« Il n’y a aucun chevauchement en termes de créativité, en termes de clientèle », a souligné Lorenzo Bertelli, directeur marketing et membre de la famille qui contrôle Prada, cité par Reuters, alors que le bien-fondé du deal pourrait générer quelques scepticismes.
En effet, bien que les deux entreprises évoluent dans le même secteur du luxe, elles présentent des positionnements différents. Néanmoins, cette acquisition peut légitimement soulever quelques préoccupations quant à la préservation de l’identité propre de Versace, la marque nouvellement acquise.
Un nouveau chapitre pour Prada
« Nous visons à continuer le legs de Versace en célébrant et en réinterprétant son esthétique audacieuse et intemporelle. En même temps, nous lui fournirons une plateforme solide, renforcée par des investissements continus et enracinée dans des relations de longue date« , a cependant rassuré Patrizio Bertelli, président de Prada.
Andrea Guerra, PDG de Prada, a précisé aux analystes lors d’une conférence téléphonique rapportée par Reuters, que cette acquisition s’inscrit dans un projet à long terme visant principalement à développer les revenus plutôt qu’à réaliser des économies de coûts.
Selon des sources proches du dossier intervenues auprès de l’agence de presse britannique, Capri Holdings, le groupe de mode de luxe multinational propriétaire de Versace, avait besoin de céder celle-ci pour se concentrer sur le redressement de sa marque Michael Kors.
Une stratégie ambitieuse tenace
Pour Prada dont le chiffre d’affaires annuel en augmentation de 15% atteint 5,4 milliards d’euros en 2024, ce pari sur Versace intervient à un moment où le groupe cherche à relancer sa croissance, alors que son portefeuille de marques existant commence à atteindre une certaine maturité.
C’est certainement l’un des motifs ayant conduit l’entreprise créée à Milan à braver l’incertitude entourant les tarifs douaniers américains et la volatilité des marchés. Comme le relève Reuters, plusieurs acquisitions et introductions en bourse ont été abandonnées récemment.
En cause, une vente massive d’actions mondiales et des craintes de récession déclenchées par l’offensive des taxes menée par le président américain Donald Trump. Cette détermination de Prada traduit la foi des dirigeants en ce nouveau chapitre de la société.
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