France : un tiers des agences publiques sur la sellette

Le gouvernement prévoit de restructurer en profondeur le paysage administratif national d’ici fin 2025, avec en ligne de mire des fusions et des suppressions d’agences de l’État.

La France aurait-elle été inspirée par Elon Musk ? Alors que le milliardaire et conseiller présidentiel s’emploie, via son département de l’efficacité gouvernementale (DOGE en anglais), à réduire « à la tronçonneuse » les agences fédérales américaines, une initiative similaire est annoncée de l’autre côté de l’Atlantique.

Invitée dimanche 27 avril de l’émission « Le Grand Rendez-vous » organisée par Europe 1, CNews et Les Échos, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé la suppression et/ou la fusion « d’un tiers des agences et des opérateurs de l’État » en dehors des universités, à travers le prochain budget.

« Nous devons réduire notre complexité et remettre en place un État plus fort, plus efficace sur le terrain », a-t-elle déclaré, pointant une organisation publique « devenue par certains aspects, illisible, difficile à comprendre pour les Français et qui crée des inefficacités pour l’État« .

Cette annonce intervient dans un contexte budgétaire particulièrement tendu, avec un déficit public qui a atteint le niveau alarmant de 5,8% du PIB en 2024, bien au-delà des critères européens de stabilité.

Un gouvernement sous pression

Plus précisément, l’année dernière, la dépense publique totale a augmenté de 2% en volume, avec une hausse de 0,7% pour l’État, 3,1% pour les collectivités et 3,6% pour la sécurité sociale.

Réduire les dépenses publiques devient donc une priorité pour un gouvernement de plus en plus sous pression. Car l’état actuel des lieux quant à l’usage de l’argent du contribuable n’est pas très flatteur.

Amélie de Montchalin évoque à cet effet, un maillage des agences publiques employant environ 180 000 personnes dans le pays. Soit davantage que l’effectif des gendarmes, appuie-t-elle.

« Cela veut dire que l’on va faire des économies de fonctionnement. Cela veut dire qu’on va rapprocher des équipes. Donc, il y aura effectivement moins d’emplois publics à la clé », a déclaré la ministre, qui vise « deux à trois milliards d’économies ».

Une transformation sans « casse sociale » vraiment ?

Si Amélie de Montchalin a refusé d’entrer dans le détail des agences visées, elle a promis des annonces concrètes lors d’une audition prévue mi-mai devant une commission du Sénat. Cette réserve n’a pas empêché les spéculations.

Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonction publique, a ainsi exprimé ses inquiétudes sur le sort des 180 000 mentionnées par la ministre. « Il faut être très vigilant sur les annonces et sur les missions qui vont être impactées« , a-t-elle insisté sur Franceinfo.

Amélie de Montchalin se veut toutefois rassurante : « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale« .

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