La startup d’intelligence artificielle fait une offre de rachat pour le célèbre navigateur de Google, entreprise actuellement menacée de démantèlement par la justice américaine.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Perplexity voit grand. Selon le Wall Street Journal (WSJ), la startup d’intelligence artificielle (IA) a officiellement manifesté son souhait d’acquérir Chrome avec une offre à 34,5 milliards de dollars, mardi 12 août.
Cette proposition, confirmée par l’entreprise elle-même, aurait le soutien de plusieurs investisseurs, dont d’importants fonds de capital-risque, sans plus de détails sur leurs identités.
Dans son offre formulée via une lettre adressée à Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, la maison mère de Google, Perplexity s’engage à maintenir Chromium (le code open-source sous-jacent de Chrome) en libre accès et à investir 3 milliards de dollars sur 24 mois dans son développement.
La société fondée en 2022 par Aravind Srinivas promet de ne pas modifier les paramètres par défaut des utilisateurs, y compris de conserver Google comme moteur de recherche par défaut sur le navigateur. Cette dernière promesse peut sembler contre-intuitive pour une entreprise qui développe son propre moteur de recherche basé sur l’IA.
Une proposition ébouriffante
Perplexity a en effet lancé il y a quelques semaines seulement un navigateur baptisé Comet. Pour certains observateurs, cette offre d’acquisition de Chrome témoigne d’une stratégie plus subtile. Perplexity miserait davantage sur l’intégration de ses capacités d’intelligence artificielle dans l’expérience de navigation que sur un remplacement immédiat des habitudes des utilisateurs.
Au-delà des enjeux sous-jacents, la valeur de l’offre a de quoi ébouriffer. Il s’agit en effet du double de la valorisation de 18 milliards de dollars de Perplexity AI, d’après son dernier tour de financement. Plus surprenant, le groupe n’a levé qu’environ 1,5 milliard de dollars depuis sa création, même si parmi ses investisseurs actuels figurent des géants comme SoftBank, Nvidia et Jeff Bezos.
Cette proposition survient dans un contexte juridique particulièrement tendu pour Google, épinglé par un tribunal fédéral américain pour détention d’un monopole illégal sur le marché de la recherche en ligne. Le Département de la justice propose comme solution potentielle une cession de Chrome.
Le contexte antitrust comme catalyseur
Perplexity présente ainsi son offre comme étant « conçue pour satisfaire un remède antitrust dans l’intérêt public le plus élevé en plaçant Chrome avec un opérateur capable et indépendant ». Malgré le caractère énorme de l’offre, difficile de voir Google céder Chrome.
Le navigateur, qui compte environ 3,5 milliards d’utilisateurs et détient plus de 60% de parts de marché mondial, est un actif stratégique inestimable pour le leader de la recherche en ligne.
Il représente une porte d’entrée privilégiée vers ses services et une précieuse source de données utilisateurs qui alimentent son système publicitaire. Les estimations de la valeur du navigateur varient considérablement, oscillant entre 20 et 50 milliards de dollars selon les sources.
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