
Les Émirats arabes unis devraient attirer près de 10 000 millionnaires cette année, selon une nouvelle étude. Cette migration sans précédent, dont Dubaï constitue l’épicentre, souligne les atouts du pays en faveur de l’accueil des plus riches.
Plus que jamais, les Émirats arabes unis (EAU) font honneur à leur réputation de destination privilégiée pour les grandes fortunes. Selon les dernières estimations de la société de conseil Henley & Partners, l’État fédéral devrait accueillir 9 800 nouveaux millionnaires en 2025.
D’après ce groupe de conseil spécialisé dans la migration et l’immigration, ce mouvement inédit redistribue la géographie mondiale de la richesse. Les capitaux se détournent ainsi progressivement des places financières traditionnelles comme Singapour et Hong Kong au profit de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, notamment Dubaï.
Dubaï se distingue particulièrement, fort de ses 81 200 millionnaires et 20 milliardaires résidents. Cette métropole de 3,5 millions d’habitants, composée à 90% d’expatriés et particulièrement prisée des entrepreneurs de start-up comme des influenceurs, figure parmi les 20 villes les plus riches de la planète.
Cette concentration exceptionnelle de nouveaux arrivants fortunés dans un espace urbain relativement restreint témoigne de l’attractivité unique développée par l’émirat.
Les moteurs de cette migration exceptionnelle
Les millionnaires fuient en effet une Europe marquée par une réglementation croissante, une fiscalité plus lourde et une instabilité politique grandissante. La Suisse, longtemps sanctuaire de la discrétion financière, et le Royaume-Uni, pilier historique de la finance internationale, voient leurs élites économiques chercher de nouveaux horizons.
Dans ce contexte, Henley & Partners indique que « nulle part l’appétit pour la délocalisation n’est plus évident qu’au Royaume-Uni ».
« Nous avons vu plusieurs clients explorer leurs options de résidence suite aux récentes augmentations des droits de succession, de l’impôt sur les entreprises, de l’impôt sur les plus-values et de l’impôt agricole« , écrit la société, estimant que la Grande-Bretagne perdra 16 500 millionnaires cette année, « le chiffre le plus élevé jamais enregistré pour un pays ».
« À Londres, mes clients chuchotent quand ils chiffrent leurs revenus, ici ils peuvent vivre librement« , témoigne Mike Coady, dirigeant de Skybound Wealth Management, cité par BFMTV.
Un paradis luxueux aux fondations fragiles
Dubaï répond à cette quête de liberté avec une offre séduisante caractérisée par un environnement réglementaire allégé, une fiscalité avantageuse et une stabilité politique dans une région pourtant tumultueuse.
L’émirat voit par ailleurs se développer un marché immobilier de luxe qui explose tous les records avec 435 maisons vendues à plus de 10 millions de dollars en 2024, dépassant New York et Londres réunies, selon Faisal Durrani, du cabinet de conseil immobilier Knight Frank.
Reste que cette prospérité repose sur une main-d’œuvre migrante mal rémunérée et exposée à des « abus généralisés », selon Human Rights Watch. Le traitement de ces travailleurs, souvent originaires de pays africains, soulève des questions sur la soutenabilité éthique de ce modèle.
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