Rivian tente de s’ajuster

Le constructeur de véhicules électriques annonce des suppressions d’emplois pour assurer sa survie dans un environnement économique de plus en plus difficile.

Rivian a annoncé le 4 septembre une nouvelle vague de licenciements, touchant moins de 1,5% de ses effectifs. Soit environ 225 employés sur les 15 000 que comptait l’entreprise fin 2024. Les personnes concernées peuvent solliciter une réembauche à d’autres postes.

La mesure, qui prend effet immédiatement pour les travailleurs américains et canadiens, traduit les vents contraires qui soufflent actuellement sur le secteur de l’automobile électrique aux États-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

L’élimination des amendes pour non-respect des règles CAFE (Corporate Average Fuel Economy) – qui obligent les constructeurs automobiles à respecter une consommation de carburant moyenne minimale pour l’ensemble de leurs véhicules vendus – constitue un coup dur pour l’entreprise.

Celle-ci estime, dans un récent dossier judiciaire consulté par le Wall Street Journal (WSJ), que ces modifications pourraient lui coûter jusqu’à 100 millions de dollars de revenus bloqués. Parallèlement, l’expiration imminente du crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour les véhicules électriques, prévue pour le 30 septembre, crée une onde de choc dans toute l’industrie.

Une situation financière préoccupante

Dans ce contexte, le tableau financier de Rivian apparaît inquiétant. La société a en effet enregistré une perte de 1,12 milliard de dollars au deuxième trimestre. Parallèlement, les prévisions de pertes pour l’ensemble de l’année fiscale ont été révisées à la hausse, atteignant désormais un montant situé entre 2 et 2,25 milliards de dollars.

Les coûts de production restent élevés, la montée en cadence industrielle se révèle plus complexe que prévu, et la concurrence s’intensifie dans le segment des véhicules électriques premium. Il s’agit d’un mauvais cocktail pour une startup comme Rivian qui, contrairement à Tesla, peine encore à trouver son équilibre économique.

Paradoxalement, malgré cette situation financière délicate, les actions du groupe affichent une progression de 2% depuis le début de l’année. Cette performance, bien que positive, reste toutefois insuffisante pour rassurer pleinement les investisseurs.

Le pari d’un modèle abordable

Elle reflète peut-être davantage les espoirs placés dans les futurs modèles de la marque que sa performance actuelle. À cet égard, l’entreprise dit s’attendre à une demande plus forte pour le SUV R2, son prochain modèle de véhicule low-cost prévu au prix de départ de 45 000 dollars.

« Nous avons apporté quelques changements récents à l’équipe commerciale dans le cadre d’un effort continu pour améliorer l’efficacité opérationnelle pour le R2« , indique un porte-parole cité par le WSJ, alors que le constructeur assure avoir les fonds nécessaires pour ce nouveau lancement.

Cependant, ce repositionnement vers des véhicules moins chers implique nécessairement une réduction des marges unitaires. Cela rend d’autant plus critique l’optimisation des coûts de production et l’efficacité opérationnelle.

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