
L’établissement américain a orchestré une véritable razzia de talents ces derniers mois, recrutant un nombre record de cadres supérieurs auprès de ses principaux concurrents dans le cadre d’une offensive stratégique sans précédent.
Rien n’arrête décidément JPMorgan Chase sur le marché de l’emploi. D’après le Financial Times (FT), la banque a débauché près de 100 cadres supérieurs (des directeurs généraux) à ses principaux concurrents, dont Goldman Sachs et Citigroup, depuis le début de l’année dernière.
Jamais l’établissement bancaire n’avait autant recruté ces dix dernières années. « Nous avons discrètement recruté de l’autre côté de la rue et nous continuons à embaucher », a confié une source proche du dossier au magazine britannique.
Cette campagne de recrutement agressive, qui cible également des cabinets de conseil boutique et des groupes de capital-investissement dans toutes les régions du monde, a été lancée suite à la fusion des divisions de banque commerciale, d’investissement et d’entreprise de JPMorgan début 2024.
Parmi les recrutements prestigieux récents figurent Jerry Lee, nommé président mondial de la banque d’investissement en provenance de Goldman Sachs. Kamal Jabre a quitté HSBC pour devenir vice-président des fusions-acquisitions pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. Eduardo Miras, Theo Giatrakos, Keith Heller et Anthony Diamandakis ont également rejoint la banque à des postes de direction, tous en provenance de Citigroup.
La consolidation d’une forteresse financière sous Dimon
Le groupe souhaite ainsi augmenter sa part de marché dans les sous-secteurs de la banque d’investissement, notamment la santé, la technologie et les infrastructures. L’établissement vise également à étendre sa présence en Europe et en Asie, tout en développant son activité auprès des entreprises de taille moyenne.
Cette ambition vise à consolider une position déjà dominante. La banque a en effet déclaré des commissions de banque d’investissement de 4,7 milliards de dollars au cours des six premiers mois de l’année, contre 4,1 milliards pour Goldman Sachs et 2,2 milliards pour Citigroup sur la même période, d’après le FT.
Ses concurrents accusent donc déjà un retard significatif, dû notamment au leadership de Jamie Dimon, directeur général depuis près de vingt ans. Même si la question de sa succession n’est jamais vraiment bien loin.
Une bataille féroce pour les talents
Les principaux prétendants pour lui succéder inclus ainsi désormais Doug Petno et Troy Rohrbaugh, co-responsables de la banque commerciale et d’investissement, de même que Marianne Lake, directrice de la banque de détail de JPMorgan, indique le Financial Times.
Cette offensive de JPMorgan s’inscrit dans une bataille féroce pour les talents en cours à Wall Street. À en croire le FT, la banque a d’ailleurs elle-même perdu au moins dix banquiers d’investissement seniors au profit de Citigroup.
Illustration de cette lutte à distance, Vis Raghavan, son ancien responsable mondial de la banque d’investissement, a rejoint son rival l’année dernière grâce à un package d’actions d’une valeur de 41 millions de dollars.
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