
Le fonds basé en Floride, qui détient une part significative du capital de l’établissement bostonien, milite ouvertement pour une nouvelle orientation. Il remet notamment en cause les choix récents en matière d’acquisitions et de gestion financière.
Selon des informations rapportées par Reuters, HoldCo Asset Management veut forcer la cession d’Eastern Bankshares, la plus grande banque locale de la région de Boston. Ce fonds, fort de 2,6 milliards de dollars d’actifs, pointe du doigt la gestion jugée défaillante de la banque.
Depuis son entrée en bourse en 2020, l’établissement s’est distingué par une politique de croissance externe marquée, avec notamment trois acquisitions majeures en cinq ans (Century Bancorp, Cambridge Bancorp et HarborOne Bank).
Ces opérations, saluées par la direction pour le bond des actifs (attendus à 30 milliards de dollars le mois prochain contre 12 milliards en 2019) et le renforcement de l’offre de gestion de patrimoine, sont loin de convaincre le fonds activiste.
Au grand dam de HoldCo, qui y voit tout simplement un gaspillage des ressources. « Si Eastern s’était abstenue de fusions-acquisitions et de restructurations de titres, elle aurait aujourd’hui, de manière conservatrice, 13,90 dollars par action de capital excédentaire contre un cours de l’action de 17 dollars« , indique un document consulté par Reuters.
Toutes les options sont envisagées
« Ce qui signifie que verser un dividende spécial aujourd’hui permettrait aux actionnaires de posséder essentiellement cette banque gratuitement« , ajoute le fonds fondé par Vik Ghei et Misha Zaitzeff. Robert Rivers, ancien PDG devenu président exécutif du conseil d’administration, est particulièrement visé, accusé de « mauvaise gestion ».
Pour le fonds activiste détenteur de 3% des parts d’Eastern, celle-ci devrait envisager de se vendre, idéalement à un acteur plus grand du secteur bancaire tel que M&T Bank, son voisin super-régional.
« Rien ne nous ferait plus plaisir qu’une résolution consensuelle, mais un concours de procurations et toutes les autres options sont sur la table« , déclarent les fondateurs de HoldCo, cités par l’agence de presse britannique.
Un contexte réglementaire favorable ?
Ce type d’activisme n’est pas inédit de la part du fonds. Il ainsi récemment accompagné la vente de Comerica à Fifth Third dans le cadre d’une transaction à 11 milliards de dollars, usant des mêmes méthodes en menaçant d’imposer ses propres candidats au conseil.
Face à la multiplication des deals et au niveau élevé des synergies potentielles, le contexte réglementaire s’avère crucial. Les analystes estiment que l’administration Trump, plus ouverte que celle de Biden, pourrait faciliter les rapprochements bancaires dans les mois à venir.
Le duel s’annonce cependant complexe. Comme le rappelle Reuters, Robert Rivers incarne un poids lourd du secteur à Boston. Âgé de 69 ans, il a été classé septième personnalité la plus influente de la ville en 2025 par le magazine Boston, devançant des figures emblématiques telles que la dirigeante de Fidelity Investments.

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