
L’organisme australien de régulation de la concurrence reproche au géant américain de la tech d’avoir égaré des millions d’utilisateurs de son service Microsoft 365 par des communications jugées trompeuses ou fausses.
Un front judiciaire contre Amazon en Australie. L’Autorité australienne de la concurrence (ACCC) reproche au géant américain d’avoir intentionnellement induit près de 2,7 millions d’Australiens en erreur au sujet de leurs souscriptions à la suite Microsoft 365.
Au centre du dossier figure l’ajout de Copilot, l’assistant intelligent de Microsoft, dans les offres destinées au grand public et aux familles. Cette suite bureautique hébergée dans le cloud combine les outils classiques d’Office (Word, Excel, PowerPoint, Outlook, OneNote) et divers services en ligne comme OneDrive, Teams ou SharePoint, le tout moyennant un abonnement récurrent.
Conséquence directe : le coût de la formule individuelle a bondi de 103 à 159 dollars australiens par an, soit une hausse de 45%. Quant au forfait famille, il s’est établi à 179 dollars australiens, après une augmentation de 29 dollars.
L’ACCC affirme que Microsoft a adressé à ses abonnés des messages laissant entendre que le renouvellement des licences passait forcément par l’intégration de Copilot, sans présenter d’alternative moins chère pourtant disponible.
Une décision imposée ?
« De nombreux consommateurs se sont sentis contraints d’accepter cette hausse de prix, n’ayant pas connaissance d’alternatives viables si leurs logiciels venaient à être désactivés« , analyse David Chow, journaliste économique interrogé par ABC News Australia.
Cette stratégie jugée déloyale contreviendrait aux règles de protection des consommateurs, car elle dissimule l’existence d’alternatives et maintient une grande partie des abonnés dans la méconnaissance de leurs droits. En effet, la formule à tarif réduit ne devenait accessible qu’à ceux entamant une demande de résiliation.
« Peu d’utilisateurs atteignent l’étape de l’annulation pour découvrir cette troisième option et évaluer l’ensemble des possibilités qui s’offrent à eux« , souligne le journaliste. Face à cette situation, le régulateur réclame devant la justice australienne des réparations pour les consommateurs, le paiement d’indemnités et des injonctions pour mettre fin aux méthodes jugées abusives.
Des répercussions économiques et un avertissement
La réglementation prévoit des sanctions pouvant atteindre 50 millions de dollars australiens par violation, ou, à défaut, jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires corrigé généré durant la période incriminée. Microsoft, pour sa part, affirme auprès de Reuters analyser méticuleusement la plainte sans indiquer si une adaptation de ses offres ou de sa politique de communication pour l’Australie est envisagée.
Mais au-delà de l’aspect purement financier, cette action en justice vise à envoyer un message clair, non seulement à Microsoft, mais à l’ensemble du secteur technologique.
« L’objectif ultime du régulateur est de dissuader Microsoft de récidiver et d’alerter les autres entreprises technologiques qui envisageraient d’adopter des pratiques similaires potentiellement trompeuses envers leurs clients« , conclut David Chow.

Laissez un commentaire