David Martinez claque la porte de Sabadell

La banque espagnole voit partir l’un de ses actionnaires majeurs après l’échec de l’offre publique d’achat récemment initiée par le géant BBVA.

Une page se tourne pour Banco Sabadell avec la démission annoncée de David Martinez, le jeudi 27 novembre. L’investisseur mexicain, détenteur d’une participation de 3,86 % — soit le troisième plus important actionnaire — met ainsi fin à douze années de présence au sein du conseil d’administration de la banque catalane.

Dans un communiqué publié par son véhicule d’investissement, Fintech Advisory et cité par Reuters, l’homme d’affaires souligne le caractère strictement personnel et indépendant de sa décision. Selon lui, cette démission ne saurait être interprétée comme un signe de défiance à l’égard des perspectives de Sabadell.

Martinez réaffirme au contraire sa confiance dans la capacité de l’établissement à continuer de créer de la valeur pour ses actionnaires. Il a par ailleurs mis en avant l’attractivité du profil de distribution du groupe, référence explicite à sa politique de dividendes et de rémunération.

Pourtant, ce départ n’est pas anodin. Il survient dans un moment de tension interne pour la banque, sur fond d’OPA hostile initiée par BBVA.

Un départ à portée politique

Dans le but de créer un géant bancaire espagnol par la fusion des deux établissements, le groupe basé à Bilbao a fait une offre d’acquisition de 16,97 milliards d’euros à Sabadell, gagnant l’assentiment de David Martinez.

Problème : celui-ci s’est retrouvé isolé, ne parvenant à rallier que 25,47 % des droits de vote du conseil d’administration. L’échec de l’opération s’explique notamment par une différence de valorisation estimée à près de 2,7 milliards d’euros entre les deux parties.

Depuis l’action de Sabadell a légèrement reculé d’environ 1,6%, tandis que le titre de BBVA a bondi de près de 18,5%, d’après les constations de Reuters. Dans ce contexte, la prise de position après coup de Martinez vise sans doute à rassurer les marchés et à écarter l’hypothèse d’un désinvestissement massif qui pourrait déstabiliser le cours de l’action.

Une participation sous étroite surveillance

La question de son maintien au capital reste toutefois ouverte. Rien ne garantit en effet que l’investisseur conservera durablement ses 616 millions d’euros placés dans la banque.

Pour Sabadell, un désengagement potentiel d’un actionnaire aussi important poserait la question de la recomposition de son capital et de l’équilibre des forces en cas de nouvelle tentative de rapprochement dans le secteur.

Cet épisode s’inscrit dans une tendance plus large de consolidation du secteur bancaire européen. Partout sur le continent, les autorités de régulation encouragent les rapprochements pour créer des établissements de taille critique, capables de faire face aux défis de la digitalisation et de la concurrence internationale.

Le secteur bancaire espagnol compte encore plusieurs acteurs de taille moyenne qui pourraient devenir des cibles potentielles dans un environnement où l’échelle et l’efficacité opérationnelle sont devenues des facteurs clés de succès.

Laissez un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.