Réélue en juin à la tête de la mairie de Paris, Anne Hidalgo veut booster l’utilisateur de la Pêche, la monnaie locale pour favoriser les circuits courts et la consommation de produits locaux. A la clé, la création de richesses et d’emplois, sur fond de réduction des gaz à effet de serre.
Lancée en 2012 à Montreuil, la Pêche est la monnaie locale dominante en Ile-de-France. Elle est utilisée à Paris, Nanterre et dans les villes de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne depuis 2018, grâce au travail des associations La Pêche, monnaie locale (LPML) et Une Monnaie pour Paris, subventionnée par la mairie à hauteur de 10.000 euros. Ces deux organisations sont réunions au sein de la Fédération REVES (Réseau pour une Économie, Volontaire, Éthique et Solidaire) qui coordonne leurs actions, supervise le développement en Île-de-France et la gestion de la monnaie.
1 800 particuliers et 200 entreprises utilisent la Pêche
La Pêche fait partie du réseau mondial des monnaies locales citoyennes, du mouvement SOL (qui promeut la richesse des échanges humains basés la coopération et le bien-vivre) et des plus de 80 monnaies locales françaises, dont la plus populaire, l’Eusko, est au Pays Basque. Monnaie locale complémentaire et citoyenne (MLCC), la Pêche circule aujourd’hui dans 8 arrondissements de la capitale et dans 11 villes de l’Est parisien, parmi lesquelles Montreuil, Bagnolet, le Pré-Saint-Gervais ou encore Saint-Denis. La Pêche s’est surtout déployée en petite couronne où elle circule entre plus de 1 800 particuliers et 200 entreprises, magasins et associations qui possèdent l’équivalent de 30.000 Euros (parité des devises). Un bilan encore maigre en comparaison de l’Eusko qui atteint un million d’équivalent Euros et recense près de 4 000 adhérents.
Un dossier ouvert à la mairie de Paris pour booster l’utilisateur de la Pêche
Pour booster cette monnaie locale, la maire de Paris Anne Hidalgo s’active depuis sa réélection en juin dernier. Elle a ouvert un dossier spécial « La Pêche » confié à Florent Letissier, adjoint à l’ESS et à l’économie circulaire (EELV). Cet ancien professeur d’économie est conscient des enjeux : « avoir une monnaie rattachée à un territoire, cela permet de relocaliser la production et la consommation de produits dans cet espace. Pour la Ville, cela permet à terme de favoriser l’emploi et la création de richesses à Paris, et en Ile-de-France », a-t-il estimé.
Une monnaie solidaire, démocratique et éthique
L’objectif est d’étendre la Pêche sur tout le territoire du Grand Paris pour favoriser le commerce de proximité et les circuits courts, sur fond de réduction de gaz à effet de serre. Ainsi, cette monnaie promet des échanges locaux plus solidaires, plus démocratiques et plus écologiques, tout en échappant totalement aux réseaux bancaires. A noter, le consommateur peut dépenser ses billets floqués du fruit rond dans quelques bars, restaurants engagés, épiceries bio, pâtisseries sans gluten ou encore chez certains ostéopathes, kinés, psychanalystes et libraires.
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