La société fondée par Jeff Bezos va devoir débourser 61,7 millions de dollars à ses livreurs indépendants, pour les avoir injustement privés de leurs pourboires pendant plus de deux ans.
Amende record pour Amazon. Le leader mondial du e-commerce a été reconnu aux États-Unis coupable d’avoir détourné des millions de pourboires destinés à ses livreurs intermittents intervenant dans le cadre du programme « Amazon Flex ». Pendant plus de deux ans demi, ces derniers ont été victimes d’une manœuvre mesquine de la part de l’entreprise. Leur salaire horaire a en effet été réduit du jour au lendemain sans préavis. Et pour compenser cette baisse, Amazon usait des pourboires versés aux livreurs par les différents clients. Le système qui concerne des centaines d’employés selon l’agence américaine de protection des consommateurs (FTC) s’est révélé plutôt bénéfique pour le géant du commerce électronique. Car, sur un accord salarial de 18 à 25 dollars de l’heure promis aux livreurs en dehors des pourboires, l’entreprise ne payait que 19 dollars en moyenne de ses caisses.
Le pot aux roses a été révélé en février 2019 dans une enquête du Los Angeles Times pour des pratiques en œuvre depuis 2016, selon la même source. Amazon avait dû revenir au système initial des salaires à l’endroit des livreurs, quelques mois plus tard.
Un jugement historique
L’entreprise basée à Seattle est depuis plusieurs années sous le coup d’enquêtes et de plaintes pour sa politique salariale pas toujours transparentes. Pire, d’autres entreprises de livraison en ligne telles que Instacart et DoorDash entre autres, ont par le passé également usé des mêmes pratiques de détournement de pourboires au détriment de leurs livreurs. Le premier avait cessé aussitôt l’information éclatée dans l’opinion, mais pas le second qui à l’instar d’Amazon avait poursuivi cette manœuvre déloyale jusqu’à ce que des plaintes parviennent à FTC.
Le jugement rendu par l’agence gouvernementale américaine se révèle donc comme un avertissement pour ces entreprises adeptes des manœuvres déloyales. Il est également historique, car cela met à mal le sentiment de toute-puissance souvent associé à ces géants du web. D’autant plus que la firme de Bezos par exemple, compte majoritairement sur un large réseau de sous-traitants indépendants depuis des années pour son expansion. Selon Rohit Chopra, commissaire au sein du TFC, il est important que l’État s’assure que des géants de la tech n’abusent pas des particuliers à travers leur position de domination. D’autres personnalités appellent le Congrès à donner plus de pouvoir de sanction au civile à l’encontre des entreprises qui s’exposeraient à ce genre de pratiques à l’avenir.
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