Vaccination anti-Covid : l’Europe paie un lourd tribut pour ses retards

An illustration picture shows vials with Covid-19 Vaccine stickers attached, and syringes, with a flag of the European Union, on November 17, 2020. (Photo by JUSTIN TALLIS / AFP)

Une nouvelle étude vient de mettre le doigt sur les conséquences économiques du retard des pays européens concernant la vaccination contre le coronavirus. L’ardoise se chiffre à des centaines de milliards d’euros par pays, avec de sérieux potentiels dommages à long terme sur la conjoncture de l’économie.

Plus les restrictions même partielles sont maintenues, plus l’économie est à l’arrêt. Or, faire repartir l’économie au plus vite requiert le préalable de la vaccination d’une large majorité de la population, en particulier les personnes à risque. Ce préalable n’est pas, pour l’heure, rempli par les pays européens et les conséquences sont déjà alarmantes. À en croire le numéro 1 français de l’assurance-crédit, Euler Hermes, les mesures restrictives actuellement en vigueur font perdre aux Européens entre 100 millions et 3 milliards d’euros chaque semaine, selon les nations. La raison de cette saignée financière est due aux campagnes de vaccination qui patinent dans bon nombre de pays, selon les auteurs de l’étude. Ces derniers évoquent notamment un retard de cinq semaines déjà grignoté sur le calendrier initial de la Commission européenne pour diverses raisons.

Un retard dû à de nombreux facteurs

L’Europe doit en effet compter avec des retards de livraison de ses vaccins précommandés aux groupes pharmaceutiques. AstraZeneca, Pfizer, entre autres, ont ainsi dû rallonger les échéances à cause des problèmes dans leurs laboratoires de production. Le cas de la firme suédo-britannique dont l’Union européenne attend plus de 40 millions de doses a même ravivé la rivalité entre Londres et Bruxelles.

Mais les laboratoires ne sont pas les seuls coupables de ce retard de la vaccination. L’attitude de l’UE tout au long de cette crise a également fait parler. Beaucoup reprochant à Bruxelles sa bureaucratie ou le fait de s’être montré trop tatillon parfois lors des négociations avec les groupes pharmaceutiques. Il est ainsi reproché à l’UE d’avoir tergiversé contrairement aux autres entités comme les États-Unis par exemple, déjà bien plus avancés dans la campagne de vaccination des leurs.

Afin de faire cesser l’hémorragie, Euler Hermes recommande aux pays européens de vacciner une frange importante des plus vulnérables d’ici quatre mois. Cela permettrait de desserrer l’étau des restrictions. Autrement, les conséquences sur le budget pourraient très vite se démultiplier. Le vieux continent se verrait larguer par les États-Unis ou le Royaume-Uni qui auront entamé une reprise économique. Par ailleurs, l’hypothèse d’une immunité collective au sein de l’UE s’éloigne de plus en plus, au rythme où vont les choses en ce moment, selon Euler Hermes.

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