Depuis plusieurs semaines le Mali est confronté à un sérieux délestage qui suscite indignation et émoi parmi la population. Pour résoudre ce problème, le gouvernement a demandé des mégawatts supplémentaires à la Côte d’Ivoire et décidé de se tourner vers l’énergie solaire. Aliou Diallo, dont la société Hydroma produit de l’électricité à partir de l’hydrogène naturel, croit pouvoir redonner au Mali son indépendance énergétique.
La population malienne est actuellement confrontée à des coupures intempestives de l’électricité. Interrogé sur la mise en place d’une solution immédiate, le ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré a demandé aux Maliens de faire preuve de patience. « Je n’ai pas de baguette magique. Et si j’avais le pouvoir de changer immédiatement la situation je l’aurais déjà fait », a-t-il lancé. Le ministre a expliqué que la situation actuelle était notamment due à la vétusté des équipements qui produisent de l’électricité au Mali. Il a également indiqué que la centrale thermique de Sirakôrô était déjà à 30% de réalisation et qu’elle pourra bientôt répondre à une partie de la demande nationale.
50 mégawatts supplémentaires sollicités auprès de la Côte d’Ivoire
Lamine Seydou Traoré a surtout annoncé que le Mali a sollicité auprès des autorités ivoiriennes 50 mégawatts supplémentaires en électricité afin de régler son problème de délestage. « Le président nous a rassurés que la Côte d’Ivoire nous en donnera 30 mégawatts pour le moment les 20 autres mégawatts arriveront plus tard», a-t-il confié à l’issue de sa rencontre avec Alassane Ouattara. Un appel à l’aide mal venue pour la Côte d’Ivoire qui vit elle-même actuellement le deuxième plus important délestage de son histoire. Rappelons que le voisin fournit déjà 100 mégawatts au Mali grâce à un contrat de partenariat d’interconnexion.
Se tourner vers les énergies renouvelables
En outre, le gouvernement malien a demandé à ses prestataires de services, la construction d’une centrale thermique d’une capacité de 20 à 40 mégawatts. Enfin, il a décidé de s’orienter vers l’énergie solaire. Mais, le Mali pourrait trouver son salut dans l’hydrogène naturel, une énergie renouvelable prometteuse. C’est en tout cas ce que garantit le milliardaire malien Aliou Boubacar Diallo, PDG d’Hydroma. Depuis 2012, cette compagnie d’exploration et d’exploitation de gaz naturel transforme l’hydrogène naturel en électricité verte près du village de Bourakébougou.
Une production industrielle démarre bientôt
« Sept ans durant, nous avons produit une électricité décarbonée et sans émission de C02 pour le distribuer au village de Bourakébougou : les places publiques, la maison du chef du village, les salles de prière, etc. Cela a augmenté le taux de réussite scolaire, notamment. On pourrait étendre l’exemple de Bourakébougou aux autres villages du cercle de Kati, du Mali et même d’Afrique », assure Aliou Diallo qui a récemment lancé une production industrielle. Hydroma a effectué de nombreux forages et a pu identifier une vingtaine de puits positifs.
Un rapport de qualification de la compagnie a évalué les réserves d’hydrogène naturel à plus de 700 milliards de mètre d’hydrogène rien qu’à Bourakébougou. En considérant la superficie de son pays – 1,24 million km² – Aliou Diallo pense que le Mali peut produire beaucoup d’hydrogène vert et donc d’électricité propre. Hydroma projette aussi la production de l’hydrogène solaire avec la construction prochaine de vastes champs de panneaux photovoltaïques. « Avec le taux d’ensoleillement et les vents intermittents le soir au Mali, on a évidemment de grandes potentialités de produire de l’électricité verte grâce aux électrolyseurs », souligne Aliou Diallo.
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