La dette publique française prend encore du poids

Le drapeau français au vent.

 

La dette publique française a atteint 114,5% du PIB au premier trimestre 2022, contre 112,9% à la fin décembre 2021, d’après des chiffres de l’Insee publiés vendredi. Elle franchit ainsi la barre des 2900 milliards d’euros. Ce qui la rapproche du palier jamais atteint jusqu’ici des 3000 milliards de dette. Malgré ce seuil critique, le gouvernement assure garder le contrôle des finances.

La dette publique française s’est à nouveau alourdie. Selon l’Insee, elle a atteint en valeur absolue 2.901,8 milliards d’euros au premier trimestre 2022. Ce qui correspond à une hausse de 88,8 milliards d’euros. L’endettement public de la France s’élève ainsi à 114,5% du PIB, contre 112,9% à la fin de décembre 2021 et 97,6% avant la crise sanitaire. Depuis le début de la pandémie, l’augmentation globale s’élève à 526 milliards d’euros.

Les conséquences de mesures pour soutenir l’économie

Ce nouveau bond de la dette publique française est essentiellement dû à la hausse de la dette de l’Etat (+64,8 milliards d’euros) et des administrations de sécurité sociale (+25,6 milliards d’euros). A l’inverse, la dette des organismes divers d’administration centrale a reculé de 1,3 milliard d’euros grâce au désendettement de SNCF Réseau. Quant à celle des administrations publiques locales (communes et départements), elle a baissé de 300 millions d’euros. Et cela malgré la hausse observée au niveau des régions.

Selon l’Insee, la crise sanitaire constitue l’un des principaux facteurs de ce lourd endettement. En effet, cette pandémie a mis à l’arrêt ou au ralenti de nombreux secteurs de l’économie. L’Etat a donc jugé bon d’apporter son soutien aux différents acteurs pour éviter une vague de faillites. Il a déployé un ensemble mesures salvatrices, dont le prêt garanti, les fonds de garantie et le chômage partiel. Alors qu’il s’apprêtait à lever le pied, l’exécutif a dû aussi agir pour contrer les conséquences du conflit ukrainien.

Pas de sanctions à craindre de Bruxelles

Le gouvernement a principalement mis la main au portefeuille pour soutenir le pouvoir d’achat des Français, menacés par une inflation record de 5,2% en mai sur un an. Il a notamment instauré une remise de quelques centimes sur le litre du carburant, ainsi qu’un chèque énergie et une indemnité inflation. Emmanuel Macron a également annoncé un nouveau paquet pouvoir d’achat à examiner prochainement à l’Assemblée nationale. Ces nouvelles aides pourraient aggraver l’endettement du pays et le rapprocher du seuil jamais atteint jusqu’ici de 3000 milliards d’euros. Mais l’exécutif assure que tout est sous contrôle.

Si ce pallier était atteint, la France ne devrait pas faire l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne. En effet, Bruxelles a suspendu sa règle imposant une dette publique à 60% du PIB ainsi qu’un déficit public inférieur à 3% du PIB. Objectif: mieux juguler la crise sanitaire. L’UE a d’ailleurs prolongé la suspension de cette règle jusqu’à la fin de l’année 2023 en raison de la guerre en Ukraine. De toute façon, la France a déjà dépassé le seuil de 60% depuis la fin de l’année 2002.

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