À Paris, un éphémère marché de fruits et légumes pour dénoncer le « racket » de la grande distribution

Un panier de fruits et légumes.
Photo by Jonas Kakaroto on Unsplash

 

À Paris, le syndicat agricole Modef et le Parti communiste ont organisé jeudi un marché de fruits et légumes sans intermédiaire en solidarité aux agriculteurs et consommateurs. Par cette vente directe, ils dénoncent les marges indécentes de la grande distribution.

La Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti communiste ont organisé à Paris, le jeudi 18 août, leur grande vente directe de fruits et légumes « au juste prix ». Mis en place une fois par an, ce marché éphémère vise à dénoncer les marges exorbitantes de la grande distribution, qui grugerait les consommateurs et les agriculteurs. En raison de la pandémie du nouveau coronavirus, il a été annulé pendant deux ans, en 2020 et 2021.

Racket des paysans, exploitation des consommateurs

Le marché solidaire de fruits et légumes s’est déroulé principalement sur la place de la Bastille. Mais des ventes similaires ont été organisées dans plusieurs villes du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine. A Paris, les commerçants ont placé au pied de la colonne de Juillet, une banderole avec ce message : « Paysans exploités, consommateurs rackettés ». A travers ce panneau, le Modef dénonce le racket planifié par l’agroalimentaire et la grande distribution, qui fixerait des prix trop élevés en rayons. Il souhaite aussi inciter les consommateurs à privilégier les fruits et légumes français.

Un kilo de tomates à 2,70 euros

« On souhaite sensibiliser les Parisiens à acheter français et favoriser le circuit court », a précisé Raymond Girardi, producteur Lot-et-Garonnais et vice-président du syndicat agricole proche du parti communiste. Le responsable du Modef pointe la « concurrence déloyale » des produits importés à bas prix à laquelle font face les producteurs de France. Pendant la vente directe, les consommateurs ont pu acheter un kilo de tomates à 2,70 euros alors que la grande distribution vend le même kilo à 3,50 euros voire 4 euros. Ils ont également trouvé des melons à trois euros la pièce, deux kilos de pêches à sept euros ou encore cinq kilos de pommes de terre à six euros.

Une progression importante des prix en rayon en un an

Les prix étaient donc très bas. Mais pour les agriculteurs, l’essentiel est de toucher une juste rémunération sans escroquer les consommateurs. Lors de cette vente directe, ces derniers ont d’ailleurs pu refaire leur stock de fruits et légumes pour l’hiver. Une grande opportunité alors que les prix augmentent dans les rayons à cause de l’inflation, qui a atteint 6,1% en juillet (chiffre Insee).

Selon l’observatoire de Familles Rurales, les prix des fruits et légumes ont bondi en un an de 11 % en conventionnel et ont baissé de 3 % en bio. La pastèque a même atteint une hausse de 40% en conventionnel, mais seulement de 11% en bio. On note également un bond des prix de la tomate grappe (+31%), de la pomme de terre (+18%) ainsi que du poivron vert (+21%). En circuit court, la flambée est près de 30 fois moindre. En choisissant cette voie, le consommateur économise en moyenne 217 euros par an, en plus de manger sain.

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