Portefeuilles numériques : vers une interopérabilité ?

Un client se servant de Google Pay dans un magasin.
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La Fondation Linux lance un projet de création de wallets capables de s’intégrer aux systèmes existants. Cette initiative vise à favoriser l’interopérabilité des portefeuilles numériques. 

La Linux Foundation, le consortium en charge de la standardisation de Linux, a annoncé le mercredi 14 septembre la création de la Fondation OpenWallet (OpenWallet Foundation ou OWF). Objectif : favoriser l’interopérabilité des portefeuilles numériques. Par « portefeuilles numériques », il faut entendre ces fameux logiciels qui servent notamment à stocker les monnaies numériques comme le bitcoin et l’ether. Ce terme inclut aussi les services en ligne permettant d’effectuer des transactions électroniques ou de conserver des documents divers sous forme numérique. On peut citer Google Wallet, Apple Wallet et PayPal.

Divers cas d’utilisation prévue

Aujourd’hui, ces portefeuilles numériques émergent partout dans le monde. On loue leur simplicité d’emploi et les possibilités qu’ils offrent aux utilisateurs. Mais leur principal problème réside dans le fait qu’ils sont conçus à partir de technologie propriétaires appartenant à une plateforme ou à une entreprise. Aussi, les petites organisations ne peuvent pas faire bénéficier leurs clients de ces solutions. C’est pourquoi les régulateurs appellent de plus en plus à l’interopérabilité des services. Un appel que veut concrétiser dorénavant la Fondation Linux.

Cette organisation va définir un standard open-source pour permettre aux développeurs de concevoir leurs propres wallets sécurisés et capables de s’intégrer aux systèmes existants. Elle a prévu que les portefeuilles prennent en charge différents cas d’utilisation. Par exemple pour l’identité, les paiements et les clés numériques. Les wallets créés serviront à atteindre la parité de fonctionnalités avec les meilleurs portefeuilles disponibles. La Linux Foundation dévoilera prochainement des détails techniques afin d’aiguillonner les développeurs qui souhaitent lancer leur projet de création de stockage.

D’une grande importance à l’aube des metaverses

Née par la volonté de Daniel Goldscheider, PDG de la start-up d’open banking Yes.com, l’initiative de la Fondation Linux a déjà reçu le soutien de plusieurs acteurs des monnaies numériques. Parmi eux Accenture, CVS Health, Okta, Ping Identity et OpenID Foundation. Le sujet est d’une grande importance pour ces entreprises face à l’essor du paiement mobile et des cryptomonnaies. Mais également dans la perspective de l’ouverture des futurs metaverses. Il s’agit de ces univers virtuels où nous pourrions travailler et faire des achats avec de l’argent bien réel. Jim Zemlin, Directeur exécutif de la Linux Foundation dit être convaincu « que les portefeuilles numériques joueront un rôle essentiel pour les sociétés numériques ». Il estime aussi que « les logiciels ouverts sont la clé de l’interopérabilité et de la sécurité ».

Une idée sûrement pas géniale pour les GAFA

Le dirigeant prend en exemple « les portefeuilles populaires tels qu’Apple Pay et Google Wallet, qui ont été rebaptisés à juste titre « Wallet » et qui utilisent la technologie de communication en champ proche (NFC) ». Pour lui, ces solutions « offrent une méthode de paiement mobile universellement reconnue et acceptée par la plupart des commerçants ». Sauf que ce projet risque de ne pas plaire aux géants de la tech. Ces groupes ont déjà des parts de marché très conséquentes dans le secteur des portefeuilles numériques. Ils n’ont donc aucun intérêt à s’ouvrir à cette initiative. Mais les législateurs pourraient les y contraindre. L’Union européenne, en autres, a approuvé début juillet le DMA (Digital Market Act), qui promeut l’interopérabilité des services certains services en ligne.

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