Trois semaines après avoir donné leur accord pour la réouverture des négociations commerciales, 75 grands industriels s’engagent à baisser les prix de certains produits dès juillet. La bonne nouvelle a été donnée jeudi par Bercy.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi que 75 grands industriels de l’agroalimentaire ont pris l’engagement de baisser les prix de certains produits de consommation courante, dès le mois de juillet.
Une indexation anticipée face à l’urgence
Le patron de Bercy précise que ces entreprises ont accepté une indexation anticipée pour que les tarifs baissent dès le mois de juillet. Sans une indexation anticipée, les réductions n’interviendraient qu’en septembre ou octobre, voire plus tard. « Quand les prix de gros baissent, (…) il faut parfois trois mois, quatre mois, cinq mois avant que le prix des produits concernés (…) baissent également », a-t-il expliqué.
Parmi les produits concernés pour l’instant, Bruno Le Maire a cité les pâtes, la volaille, les céréales, les huiles et l’alimentation animale. Il s’agit de denrées dont les prix sur les marchés de gros évoluent à la baisse depuis plusieurs semaines. Mais pour le porc et le bœuf, les tarifs resteront tels « car les coûts de production restent élevés », a indiqué le ministre de l’Economie.
Des contrôles et des sanctions prévus
Pour les produits laitiers, Bruno Le Maire dit qu’il n’y aura pas de baisse de prix afin de protéger la rémunération des éleveurs. Il ajoute que les 75 grands industriels lui remettront la liste complète des centaines de produits concernés par la réduction des tarifs la semaine prochaine. Il rassure également les Français que ses services vérifieront l’application effective des rabais et sanctionneront les groupes qui ne joueraient pas le jeu. « La confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux », a-t-il averti.
Menace d’un recours au « name and shame »
Le ministre de l’Economie compte clairement user de son pouvoir de coercition pour faire baisser les tarifs dans les surfaces alimentaires. Il réitère d’ailleurs sa menace de recourir au « name and shame » contre les grands industriels qui ne se plieraient pas aux règles. Sa collègue, la ministre déléguée en charge du Commerce, Olivia Grégoire a également prévenu qu’elle se servirait de ce dispositif de dénonciation publique pour punir les récalcitrants.
Une démarche contestée par les fabricants
Mais Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), pense qu’il ne servira à rien de livrer les fabricants à la vindicte populaire. Pour lui, cette méthode est contre-productive…Cela d’autant que les industriels ont déjà accepté d’aller aux renégociations commerciales avec les enseignes de la grande distribution. Cette décision a été prise fin mai, après plusieurs semaines de réticence. Pendant que ces groupes hésitaient, l’inflation, lui, continuait de grimper. En mai, la hausse des produits alimentaires a atteint 14,1% sur un an.
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