Inflation : les Français au Smic mangent moins

Photo de Louis Hansel sur Unsplash

Face à l’inflation, 50% des Français précaires font le choix de baisser leur quantité et qualité de nourriture. C’est ce que révèle une étude Ifop consacrée à la précarité alimentaire. Les restrictions visent particulièrement la viande, le poisson ainsi que les fruits et légumes. Elles pourraient avoir des conséquences néfastes sur la santé.

En mars, l’inflation a baissé de 0,2% comparé au mois de février. Mais les prix restent globalement en hausse sur un an, à +2,6%. Conséquence, les Français continuent de se serrer la ceinture. Ils réduisent particulièrement leurs portions alimentaires pour ne pas se ruiner. Selon une enquête de l’Ifop pour l’association la Tablée des chefs, un Français sur deux diminue sa consommation alimentaire et le nombre de repas dans le contexte inflationniste actuel.

La viande, le poisson, les fruits et légumes touchés par l’inflation

Ces restrictions d’aliments concernent majoritairement la viande (76 % des sondés), le poisson (71 %) ainsi que les fruits et légumes (53 %). Les ménages suppriment également certains repas. Ils font le choix entre petits-déjeuners, gouters et dîners pour tenir le mois. Pour la même raison, 79% des foyers ont augmenté leur consommation de produits génériques ou de marque distributeur, considérés comme plus abordables.

En plus de l’inflation, la shrinkflation dans les magasins

Malgré ces choix, le budget alimentaire mensuel moyen est passé d’environ 311 euros en 2023 à environ 346 euros cette année. Outre l’inflation, les Français ont aussi constaté une hausse de la shrinkflation. Cette pratique commerciale consiste, pour les distributeurs, à réduire la quantité ou le volume d’un produit pour le proposer au même prix. Elle a pour but de faire croire aux clients que son enseigne lutte pour maintenir les tarifs malgré la hausse des cours des matières premières.

Le choix de réduire ou de boycotter des produits

C’est une tromperie que les Français ne supportent pas. « Ce tour de passe-passe marketing a été ressenti comme une forme de trahison des grandes marques traditionnelles, mais le retour de bâton est violent », a souligné Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop. Selon l’enquête, 82 % des personnes interrogées ont décidé de réduire leur consommation de produits de shrinkflation, voire de les boycotter.

Des risques accrus sur la santé des Français précaires

La shrinkflation et l’inflation poussent les Français modestes à s’orienter globalement vers une alimentation plus sucrée (51%), plus salée (45%) et/ou plus grasse (44%). Compréhensible, ce comportement pourrait néanmoins avoir des conséquences sur la santé des plus précaires. Les Français modestes s’exposent principalement à des risques accrus d’obésité, d’hypertension ou encore de diabète. Ils peuvent également ressentir « des inquiétudes psychologiques et un sentiment de déclassement », estime Jérôme Fourquet.

Vers une hausse des prix alimentaires à cause du réchauffement climatique

Les restrictions alimentaires semblent temporaires, mais elles pourraient s’ancrer dans les habitudes malgré un ralentissement de l’inflation. En effet, même si les prix sont moindres sur un mois, ils restent toujours très élevés par rapport à mars 2023. L’avenir s’annonce d’ailleurs sombre, d’autant qu’une nouvelle étude prédit que les prix de l’alimentation grimperont dans les années à venir, à cause du réchauffement climatique. Les pouvoirs publics doivent donc agir dès maintenant.

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