Le raz-de-marée des colis chinois inquiète Bruxelles

Ces colis de taille modeste déferlent chaque jour sur l’Europe en provenance de sites d’e-commerce chinois, avec plusieurs entorses aux règlements de l’Union.

Une véritable déferlante de petits colis envahit quotidiennement le continent européen en provenance de Chine, dans le cadre d’une explosion de la popularité des plateformes de commerce électronique basée dans ce pays, à l’instar de Temu ou de sa compatriote Shein.

Réputés pour leurs articles à bas prix, ces sites concurrents du géant américain Amazon, sont littéralement pris d’assaut par les consommateurs à travers le monde. Et ceux de l’Europe ne sont pas en reste.

Il en résulte de fait, ce que le commissaire européen au commerce et à la sécurité économique, Maros Sefcovic, n’a pas hésité à qualifier de  « tsunami », mercredi 5 février dernier. Les chiffres évoqués par Le Monde donnent une idée de l’ampleur de la situation.

Ainsi, pas moins de 12 millions de colis ont franchi chaque jour les frontières européennes rien que sur l’année 2024. Il s’agit d’un doublement en un an et d’un triplement en deux ans.

Des colis vérolés ?

Le signe d’une transformation des habitudes de consommations sur le Vieux Continent alors que 70% des Européens effectuent désormais leurs achats en ligne, d’après le quotidien français.

« Des données récentes (…) montrent que jusqu’à 96 % des produits vendus sur ces plateformes ne respectent pas totalement nos règles et nos normes de sécurité », indique Michael McGrath, le commissaire à la justice, cité par Le Monde, ajoutant que près des trois quarts des contrefaçons saisies en Europe en 2022 provenaient de Chine.

Pire, la moitié des produits non alimentaires considérés comme dangereux était également d’origine chinoise. Cette situation expose les consommateurs européens à des risques potentiels en matière de sécurité et de santé.

Elle génère une distorsion de concurrence majeure au détriment des producteurs de cette communauté, qui doivent respecter des normes strictes et supporter des coûts de production plus élevés. Une double problématique, sans compter l’impact environnemental considérable de ce commerce massif.

Une réponse ambitieuse

Face à ces défis, la Commission européenne a décidé de déployer un arsenal de mesures destinées à reprendre le contrôle sur la qualité des produits entrant sur son territoire.

Cela commence par la suppression de l’exemption de droits de douane pour les colis de moins de 150 euros. Cette mesure vise à mettre fin à une pratique courante consistant notamment à fractionner artificiellement les envois pour bénéficier de ladite exemption.

L’introduction de « frais de traitement » constitue un autre pilier de cette nouvelle résolution européenne, même si le montant reste à définir en concertation avec les États membres et le Parlement européen. L’objectif est de financer le renforcement des contrôles douaniers, actuellement débordés par l’afflux massif de colis.

Selon la vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, Henna Virkkunen, il s’agit pour l’UE de s’assurer d’un secteur du commerce électronique compétitif, sécurisant pour les consommateurs, avec des produits pratiques et respectant l’environnement.

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