
Le chef du gouvernement français a décidé de reprendre son cheval de bataille : la réduction du déficit des finances publiques en misant notamment sur la contribution de tous.
« Un effort à tous les Français sans exception ». Dans le cadre de sa croisade contre la dérive persistante des finances publiques françaises, François Bayrou prépare déjà les esprits, comme il l’a montré mardi 27 mai avec une franchise désarmante.
« J’ai évoqué un Himalaya, composé d’une dizaine de sommets de plus de 8.000 mètres. Ce sont des défis impressionnants, nous allons les traiter un à un », a déclaré le Premier ministre au micro de BFMTV-RMC, révélant l’ampleur du défi qu’illustrent les chiffres.
« Tous les mois, on dépense 10 % de plus que ce qui entre dans les caisses », a-t-il martelé, soulignant que « plus grave, la France ne produit pas autant que ses voisins ». À cet effet, le PIB par habitant, indicateur couramment utilisé pour comparer les niveaux de production entre États, place le pays derrière des voisins comme l’Allemagne ou les Pays-Bas.
Pour Bayrou, cette hémorragie budgétaire, fruit de décennies d’accumulation de déficits « tous courants politiques confondus », place aujourd’hui la France dans une situation de surendettement critique.
Un plan d’ensemble de 40 milliards
Le locataire de Matignon promet donc d’annoncer avant le 14 juillet « un plan de retour à l’équilibre des finances publiques » sur trois à quatre ans, « suffisant pour que la France sorte de cette situation ».
Si les contours précis restent volontairement flous, l’ampleur de l’effort se dessine : 40 milliards d’euros dès le budget 2026. Cet effort pourrait faire l’objet d’un référendum, selon la décision du président Emmanuel Macron, une façon d’obtenir l’adhésion des Français.
Une adhésion d’autant plus cruciale que le chef du gouvernement se pose en homme de consensus. « Ma méthode, cette méthode-là – jamais sans les Français, jamais sans les Français qui travaillent -, est la seule qui permette d’avancer », a-t-il ainsi répété.
La TVA sociale déjà au cœur des débats
L’une des pistes les plus sensibles évoquées par François Bayrou concerne la refonte du financement de la protection sociale. Emboîtant le pas à Emmanuel Macron, le Premier ministre se dit « favorable à ce qu’on recherche un financement différent à notre modèle social », estimant que « le travail en France n’est pas récompensé comme il devrait l’être ».
De quoi faire resurgir les divisions au sujet de cette question sensible. Manuel Bompard, coordinateur national de La France Insoumise (LFI), a immédiatement dénoncé sur Franceinfo une mesure « totalement inacceptable ».
« Si vous transférez une partie du financement de la protection sociale sur la TVA, vous mettez à contribution davantage les plus pauvres parce que la consommation est une partie plus importante de leurs dépenses », a fustigé l’Insoumis.
Laissez un commentaire