Taxe GAFA : « Il faut arrêter d’avoir des gens qui sont dans un statut de paradis fiscal permanent », Macron

Photo montage des logos de Google et Facebook, deux des entreprises appelées Gafa

 

A l’occasion d’une rencontre avec l’Association de la presse présidentielle, mercredi, Emmanuel Macron a défendu à nouveau la taxe Gafa à la française.  Il a affirmé qu’« il faut arrêter d’avoir des gens qui sont dans un statut de paradis fiscal permanent ». Pour lui c’est totalement fou cette situation.

Emmanuel Macron, qui défendra au G7 ce week-end une taxation mondiale des géants du numérique, a fustigé mercredi le statut des GAFA (acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon). A ses yeux, c’est totalement fou d’exempter ces grosses entreprises de toute taxe, alors qu’elles se font d’énormes bénéfices qu’elles stockent dans des paradis fiscaux, comme les Bermudes. « Les acteurs mondiaux du numérique ne contribuent pas fiscalement au financement du bien commun, ce n’est pas soutenable », a dénoncé le président français devant l’Association de la presse présidentielle.

Macron remonte le réseau

Emmanuel Macron estime qu’« Il faut arrêter d’avoir des gens qui sont dans un statut de paradis fiscal permanent », apportant, à nouveau, son soutien à la taxe GAFA, au moment où elle est désavouée par l’ensemble des entreprises visées. « Si vous êtes un géant du numérique, vous faites votre activité en France, vous ne payez rien. Vous payez sur vos droits d’auteur ou de propriété intellectuelle en Irlande, au plus bas taux, vous transférez sans taxe d’Irlande aux Pays-Bas. Et avec un accord entre les Pays-Bas et des paradis fiscaux, vous mettez le cash dans ces paradis fiscaux », détaille-t-il le contournement fiscal des GAFA. « Et vous avez un accord aux Etats-Unis pour que ces grandes entreprises américaines accumulent le cash dans ces paradis fiscaux, sans être taxés aux Etats-Unis ! Dès qu’un concurrent émerge, ils les achètent pour des milliards de dollars avec l’argent des Bermudes… Nous sommes fous ! Je ne suis pas d’accord avec ce système ! », a poursuivi Emmanuel Macron.

« Donald Trump m’a dit : ’ils me disent tous que c’est toi’ »

Par cette déclaration, le président français fait monter le ton face à Donald Trump, qui s’est toujours farouchement opposé à la taxe GAFA. Emmanuel Macron a révélé avoir discuté avec son homologue américain Donald Trump le lundi. « Donald Trump m’a dit : ’ils me disent tous que c’est toi’. La France, ça se voit plus. J’assume », a déclaré tout sourire le chef de l’Etat français. Macron pense toutefois que « La bonne réponse est celle que les ministres des Finances du G7 — dont l’Américain — ont proposé à Chantilly lors d’un sommet mi-juillet : une taxation digitale internationale ».

Une taxation internationale plutôt que française

Ce même lundi, les représentants des géants du numérique que sont Google, Amazon, Facebook, LinkedIn, Microsoft, Netflix, Twitter, Uber, Yahoo (NB : tous américains) ont été entendus par le Bureau du représentant américain au commerce. Sans surprise, ils ont fustigé à l’unanimité une taxe « discriminatoire », qui représente un « précédent troublant ».

Les GAFA disent ne pas être réfractaires à une taxation digitale. Ces entreprises voudraient simplement qu’elle se fasse sous l’égide de l’OCDE, comme Donald Trump le préconise, pour éviter une multitude de pénalités au niveau de chaque Etat.

Le fisc français devrait récupérer 400 millions d’euros en 2019

Rappelons que la taxe de GAFA s’élève à 3% des revenus des entreprises technologiques réalisant un chiffre d’affaires sur leurs activités numériques de 750 millions d’euros au niveau mondial et de plus de 25 millions d’euros sur le sol français. Grâce à la rétroactivité de cette taxe (elle s’appliquera au 1er janvier 2019), l’État français espère récupérer 400 millions d’euros dès cette année et 550 millions d’euros en 2021.

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