Economie : la relance de la croissance passera-t-elle par celle de la consommation?

une personne avec un billet de 100 euros en main.

 

La France a débuté cette semaine son processus de déconfinement avec une économie profondément impactée par la crise sanitaire du coronavirus. Pour la relancer, Jean-Louis Bricout, député de l’Aisne, membre de la Commission des Finances, et Christopher Dembik, Responsable de la recherche Economique chez Saxo Bank, propose de relancer la consommation.

La crise sanitaire du coronavirus fait très mal à l’économie française. En seulement deux mois, la croissance annuelle a perdu six points, selon la Banque de France. Aussi, l’activité économique a chuté de 27% en avril. Parmi les secteurs les plus touchés la construction qui a enregistré une perte d’activité de 75% et la restauration. Or, la capacité d’épargne des Français a bondi au mois de mars pour atteindre 19,6 milliards d’euros contre un montant moyen habituel de 5,9 milliards d’euros. Tandis que la consommation des ménages est revenue à son niveau de mars 2000.

« L’évolution de la consommation déterminera la vitesse de la reprise économique »

Pour Jean-Louis Bricout, député de l’Aisne, membre de la Commission des Finances, et Christopher Dembik, Responsable de la recherche Economique chez Saxo Bank, les Français doivent faire l’effort de consommer pour remette sur pied l’économie. « Une fois la crise sanitaire terminée, l’évolution de la consommation sera un facteur critique qui déterminera la vitesse de la reprise économique », écrivent-ils dans le quotidien La Tribune. Pour eux, il ne faudrait pas faire comme la Chine, dont la consommation reste morose malgré le rétablissement rapide des capacités de production. « Les ventes au détail ont chuté de 15,8% en mars sur un an et les dépenses au restaurant ont plongé de près de 50% sur la même période. Beaucoup de boutiques sont encore désespérément vides, y compris dans la capitale, Pékin », détaillent Jean-Louis Bricout et Christopher Dembik.

Distribuer des bons d’achats aux ménages à revenus modestes

Craignant que « l’accroissement du taux de chômage et les pertes de pouvoir d’achat » freinent « durablement les dépenses des ménages » et incitent à « épargner par crainte de l’avenir », le député de l’Aisne et le responsable de Saxo Bank proposent de créer un fonds de solidarité chargé de distribuer des bons d’achat aux ménages. « Plusieurs pays asiatiques ont annoncé au cours des dernières semaines des mesures similaires : la Corée du Sud, Singapour, le Japon ou encore Hong Kong. En Chine, une cinquantaine de villes distribuent des bons d’achat pour une valeur totale qui avoisine 6 milliards de yuans, soit environ 780 millions d’euros », soulignent-ils.

Mais, contrairement à ces pays asiatiques qui ont choisi de distribuer des bons d’achat à chaque ménage, sans distinction de revenus, Jean-Louis Bricout et Christopher Dembik estiment qu’il faut les distribuer « en priorité aux ménages à revenus modestes (soit 30% de la population française) » et les verser automatiquement « aux forces vives de la nation qui ont été en première ligne ces dernières semaines (personnels soignants, caissiers, éboueurs, agents de sécurité etc.) ». Ce fonds de solidarité doté de plusieurs milliards d’euros serait directement financé par l’État, les collectivités territoriales, les assureurs et les banques.

Privilégier le « Made in France » et l’éco-responsable

Enfin, Louis Bricout et Christopher Dembik prône le « Made in France » et l’éco-responsable pour éviter certains écueils, comme une hausse des importations de produits finis étrangers et davantage de pollution. C’est pourquoi, ils préconisent que seuls certains produits soient éligibles. Ce sont : les achats d’équipements concourant à l’amélioration de la performance énergétique ou à l’adaptation du logement au vieillissement ; les meubles et équipements portant la mention « Fabriqué en France » ; l’acquisition de véhicules émettant moins de 125g CO2/km afin de favoriser les véhicules les moins polluants et les dépenses liées au secteur du tourisme, de la culture, de l’évènementiel, de la restauration et de l’hôtellerie.

« Si nous n’agissons pas aujourd’hui, le risque évident est d’avoir une reprise économique qui soit lente et fragile aboutissant à des faillites en cascade et à un accroissement des inégalités », ont-ils averti.

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