Puy-de-Dôme : Tarrerias-Bonjean livre à l’armée française son tout dernier modèle de couteau

Un couteau « combat assistance campagne » (Cac) destiné au GIGN.

 

Tarrerias-Bonjean, une PME familiale située à Monnerie-le-Montel (Puy-de-Dôme) depuis 1648, vient de livrer à l’armée française son tout dernier modèle de couteau : le « combat assistance campagne » (Cac). Cette arme est destinée à la défense et à la survie des militaires en milieu hostile et en conditions extrêmes.

Tarrerias-Bonjean (TB) dégaine sa nouvelle arme. La PME familiale implantée à Monnerie-le-Montel (Puy-de-Dôme) depuis 1648 a livré, il y a quelques jours, son tout dernier modèle : le « combat assistance campagne » (Cac). Ce bijou doit servir aux soldats français en milieu hostile et dans les conditions extrêmes. Testé dans la forêt guyanaise, il est conçu pour briser des vitres ou couper des sangles. « Le Cac est le fruit d’une collaboration entre le bureau R & D et un ancien des forces spéciales. Nous l’avons entièrement imaginé et conçu chez nous. Il nous a fallu six mois de développement et vingt-trois versions différentes pour aboutir au produit final », a confié Carole Tarrerias, qui partage avec son frère Éric la direction de TB Groupe.

Une propriété exclusive de l’Etat

Selon l’armée française, le CAC revient en priorité à la force opérationnelle projetable, au socle et à la réserve. De fabrication 100% française, il est le couteau de dotation officiel de nos forces depuis 2017. Troisième itération du « couteau de campagne, le CAC fait partie du matériel individuel fourni en dotation initiale au militaire. Il répond aux spécifications du cahier des charges du CIEC et sa conception répond à la demande exprimée par l’armée française : concevoir un couteau robuste, ambidextre, dont l’ouverture comme la fermeture s’effectuent à une main. Il est incessible, sous quelque forme que ce soit et reste la propriété de l’Etat. Il reste donc strictement interdit à la vente.

« Chaque année, 10 % de notre chiffre d’affaires sont consacrés à la R & D et au matériel »

Fabricant de couteaux depuis plus de quatre cents ans, TB Groupe perpétue la tradition de la coutellerie de qualité et le savoir-faire ancestral. Mais l’entreprise n’oublie pas d’innover chaque année. « Pour durer, il faut innover et investir. Nous partons des bobines d’acier et réalisons toutes les étapes en interne. Notre parc de machines a moins de dix ans. Chaque année, 10 % de notre chiffre d’affaires sont consacrés à la R & D et au matériel », détaillent les gérants. En 2017, la PME familiale a investi 7 millions d’euros dans l’innovation, notamment pour la construction d’un troisième site de près de 6.000 mètres carrés à Thiers. Ce bâtiment de stockage, préparation de commandes et expédition est équipé d’un transtockeur automatisé.

Coutelier attitré de l’émission Top Chef

Outre la R&D, TB mise beaucoup sur la création, avec une directrice artistique et un designer intégrés. Une innovation technologique majeure baptisée « Evercut », protégée par deux brevets au niveau mondial, lui permet de fabriquer des lames en acier dont l’usure se révèle 300 à 400 fois plus lente.

Reconnue pour son expertise en haute coutellerie à travers le monde, l’entreprise française fabrique aussi des ustensiles de cuisine. Outre l’armée française, elle est le coutelier attitré de l’émission Top Chef et de Guy Savoy. TB Groupe a réalisé en 2019 plus de 27 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 10% à l’export. Le groupe emploie 110 salariés.

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