Remous au sein de la Fed

La Réserve fédérale est secouée par les placements boursiers faramineux de certains de ses dirigeants alors que l’institution s’employait à préserver l’économie mondiale de la crise du Coronavirus en 2020.

À la Fed, on aime bien sauver l’économie tout en s’assurant d’en tirer parti. Illustration à travers l’attitude de certains dirigeants de la Banque centrale, révélée par des données de l’institution. Ces dernières concernant onze des douze banques régionales composant la Réserve fédérale ont levé le voile sur les pratiques boursières osées et bien calculées de certains responsables de la Fed.

Il s’agit notamment de Robert Kaplan à la tête de la Réserve fédérale de Dallas. Alors que son institution s’employait à amoindrir autant que faire se peut le choc du krach dû à la crise du Coronavirus en 2020 sur les marchés financiers, ce dirigeant s’en mettait plein les poches via des opérations boursières plutôt juteuses et non moins intéressées.

L’appétit de Kaplan

Cela concerne près d’une vingtaine de titres différents dans lesquels l’ancien banquier d’affaires a investi via des opérations d’achat et de vente, plus d’un million de dollars. Les entreprises ciblées pour l’occasion vont des géants pharmaceutiques (Johnson & Johnson) aux firmes de la tech (Google, Facebook, Amazon entre autres), en passant par des compagnies aériennes (Delta Airlines), sans oublier les majors pétroliers (Occidental Petroleum, Marathon Petroleum, EOG, Magellan, etc.).

Sitôt les informations divulguées, la Fed a indiqué que ces opérations avaient été avalisées conformément aux règles régissant les placements boursiers de ses responsables. Des règles estimées on ne peut plus drastiques par l’institution. Rien de répréhensible donc au regard de ses textes. Difficile pourtant de ne pas nourrir à travers ces transactions ne serait-ce qu’un soupçon de conflit d’intérêts. Car chacun de ces positionnements impliquait des titres dont le sort dépendait des décisions de la Banque centrale dans un contexte de crise économique d’envergure.

Des réformes à venir

Nombre d’employés de la Fed ont ainsi été choqués par l’ampleur des placements qui valaient à Robert Kaplan au moment de la période considérée par le rapport de détenir un ensemble de 27 actions. Un portefeuille qu’il s’est toutefois engagé à vendre au plus tard le 30 septembre afin de couper court au tollé suscité par ses opérations moyennement éthiques. À cet effet, la Réserve fédérale a indiqué amorcer prochainement une refonte des règles applicables aux activités financières de ses dirigeants afin de ne pas saper la confiance de la population envers ses actions.

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