Tesla embrasse la Chine, colère des États-Unis

Le constructeur de véhicules électriques a décidé de s’implanter au Xinjiang. Au grand dam de Washington qui considère cette région chinoise comme un laboratoire d’expérimentation du génocide des Ouïghours par Pékin.

C’est ce qu’on peut appeler ramer à contre-courant, peu importe les qu’en-dira-t-on. À l’heure où la pression internationale s’accroît sur la Chine à cause de ses manœuvres présumées dans le Xinjiang, Tesla jette un pavé dans la marre. La firme de voitures électriques basée au Texas a annoncé, en plein réveillon de Nouvel An, avoir décidé d’implanter un showroom dans cette région du Nord-ouest chinois. Plus précisément à Urumqi, la capitale de trois millions d’habitants connue pour abriter également une usine de Volkswagen.

Ce n’est pas la première entrée de Tesla sur le marché chinois. L’entreprise dispose d’une usine à Shanghai. Mais ce salon d’exposition intervient dans une zone et un contexte de tension. Xinjiang est une région autonome que la Chine souhaite, quoi qu’il en coûte, garder sous sa coupe. Y compris en soumettant ses habitants à majorité musulmane au travail forcé, ainsi que le dénoncent régulièrement des ONG et la communauté internationale. Des Violations des droits humains qui s’apparentent à un génocide, selon ces dernières.

Haro sur le Tesla

D’où l’indignation du Council on American-Islamic Relations, plus importante organisation de défense des musulmans aux États-Unis, qui accuse Tesla de prêter main-forte à Pékin dans sa répression des Ouïghours. Le groupe commercial, Alliance for Americain manufacturing et le sénateur républicain Marco Rubio ont tous abondé dans le même sens, demandant à l’entreprise d’Elon Musk, de fermer le showroom polémique.

Ce centre provoque d’autant plus le tollé qu’il est annoncé une semaine après la signature par la Maison Blanche, d’un projet de loi prohibant à toutes les entreprises américaines, l’importation de produits provenant du Xinjiang. Sauf si les auteurs sont à même de prouver que lesdits produits ne sont pas issus du travail forcé. Cette législation a depuis mis bien des sociétés américaines dépendantes du marché chinois dans une position inconfortable. À l’image d’Intel, le fabricant de puces électroniques, qui a dû s’excuser le mois dernier auprès de la Chine après avoir expressément demandé à ses fournisseurs de boycotter le Xinjiang.

Chouchou de la Chine

En dehors du fort potentiel de son marché pour n’importe quelle entreprise dans le monde, la Chine est d’une importance capitale pour Tesla. Le leader des véhicules électriques y écoule un grand nombre de ses produits. Ces derniers transitent également par Pékin pour atteindre les pays européens.

Autant dire que les cris d’orfraie des uns et des autres ne risquent pas d’inquiéter le groupe.

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