Mali : le chômage des jeunes, un dossier prioritaire pour les prochains candidats à la présidentielle

Si la sécurité et la souveraineté obnubilent les autorités de la transition, le chômage des jeunes reste un problème majeur pour le Mali. Il alimente en partie le mécontentement général, les troubles sociaux, voire le terrorisme. D’où l’urgence de s’y attaquer et de lui accorder une bonne place dans les programmes présidentiels.

Tout bon gouvernement doit résoudre les problèmes de sa population par ordre d’importance ou d’urgence. Pour le Mali actuel, la sécurité et la souveraineté passent en premier puisqu’elles conditionnent son développement. Raison pour laquelle les autorités de la transition s’attèlent depuis plusieurs mois à atteindre ces objectifs. Mais il y a d’autres préoccupations non moins négligeables. Parmi lesquelles la pauvreté et le chômage des jeunes, qui peuvent nourrir des frustrations et alimenter des troubles sociaux voire le terrorisme. Le chômage en particulier, qui s’est accentué si l’on en croit un nouveau rapport de l’Observatoire National de l’Emploi et de la Formation (ONEF).

Les jeunes de 15 à 40 ans très touchés par le chômage

Présenté le jeudi 25 août 2022, au CNPM, le rapport national sur « l’emploi auprès des ménages (Enem2020) indique que le taux de croissance du taux combiné du chômage, du sous-emploi et de la main d’œuvre potentielle au Mali a augmenté entre 2014 et 2020. Dans cette période, il s’est élevé à environ 5, 3% de la population, dont 6,1% chez les femmes et 4,7% chez les hommes avec une majorité de jeunes. Selon Awa Saran Dembélé, directrice adjointe de l’ONEF, « les indicateurs de l’emploi sont en défaveur de la tranche d’âge de la jeunesse de 15 à 40 ans », malgré « les projets et programmes nationaux pour améliorer l’employabilité des jeunes ». Elle note aussi que « l’emploi au Mali reste d’une manière générale informelle ».

Un défi à révéler pour le prochain président

Ces résultats renforcent la nécessité, pour l’Etat malien, de s’attaquer urgemment au problème du chômage, qui alimente aussi l’émigration clandestine vers l’Europe, en plus de l’instabilité. Mais l’immensité du chantier ne permettra pas aux autorités de la transition d’en venir à bout dans le temps qui lui est imparti (encore un an et demi). Il appartiendra au prochain président, qui sera élu en février 2024, de trouver une solution. Dès lors, les potentiels candidats devraient s’atteler dès maintenant à dérouler des propositions concrètes. Sur ce point, on peut saluer le travail du président-d’honneur d’ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo.

Financement massif de l’entrepreneuriat

Celui qu’on présente comme le favori du scrutin présidentiel a réservé un plan Marshall pour le Mali, potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA. Dans ce programme ambitieux, il consacre une place de choix à l’entrepreneuriat jeune qu’il considère comme le moyen de juguler le chômage. Le PDG d’Hydroma prévoit le financement massif des projets pour créer des dizaines de milliers d’emplois. Cet effort concernera autant les jeunes garçons que les jeunes filles, dans la droite ligne de l’autonomisation des femmes au Mali. Preuve qu’il ne fait pas dans la démagogie, l’ex député de Kayes brandit ses prouesses en tant qu’entrepreneur. Il met également en avant les réalisations et actions de sa fondation Maliba. Un exemple que devrait suivre tous ceux qui souhaitent diriger ce pays en attente d’une reconstruction totale.

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